L'euro restait quasi stable jeudi face au dollar, sur un marché des changes tiraillé entre l'entrée officielle de l'Allemagne en récession et l'accumulation des signes de crise aux Etats-Unis, tandis que la livre continuait de s'affaisser.
Vers 19H00 GMT (20H00 à Paris), l'euro valait 1,2528 dollar contre 1,2505 dollar mercredi soir à 22H00 GMT.
La monnaie unique s'appréciait face à la monnaie nippone à 119,94 yens contre 118,19 yens la veille.
Le dollar grimpait lui aussi face à la devise japonaise à 95,75 yens contre 94,61 yens mercredi soir.
En début des échanges, l'euro "est tombé à 1,2388 dollar après l'annonce d'une contraction du PIB de l'Allemagne, première économie de la zone euro, au troisième trimestre", a relevé John Rivera, de DailyFX.
Cette annonce marque l'entrée officielle de l'Allemagne, dont l'activité s'est contractée deux trimestres de suite, en récession, "la pire depuis 12 ans", a souligné l'analyste.
Elle fait aussi craindre le pire pour l'ensemble de la zone euro, dont les chiffres de la croissance seront publiés vendredi.
La monnaie unique est également entravée par la frilosité des investisseurs, qui tendent à se reporter vers le dollar, monnaie refuge traditionnelle, en période de fortes incertitudes.
"Plusieurs facteurs pèsent sur le moral des investisseurs: les avertissements sur résultats de grandes entreprises américaines, les incertitudes qui pèsent toujours sur l'avenir de General Motors, le retard dans le plan de sauvetage islandais et la chute du rouble russe", ont énuméré les analystes de Barclays Capital.
Mais l'euro a ensuite repris le terrain perdu, stimulé par un achat massif de deux milliards d'euros au détriment du dollar par une entreprise allemande, selon les analystes de DailyFX.
D'autant que le pessimisme reste de mise aux Etats-Unis. Les chiffres de la balance commerciale de septembre ont montré une chute des échanges du pays, et le nombre de nouveaux chômeurs indemnisés y est passé la semaine dernière au-dessus de la barre des 500.000.
Ces chiffres de l'emploi, "horribles", sont "cohérents avec le plongeon de l'activité que suggèrent les études sur les entreprises et les consommateurs", a jugé Ian Shepherdson, de High Frequency Economics.
Dans le même temps, le marché continuait à s'inquiéter du changement de cap du gouvernement américain, qui a renoncé à racheter les actifs invendables des banques, contrairement à ce qui était prévu initialement, ce qui a pesé sur le dollar.
Autre victime de la crise financière, la livre sterling est tombée sous 1,17 euro pour une livre, un niveau de faiblesse "plus vu depuis la sortie de la livre du système monétaire européen" en 1992, relevait Lee Hardman, de la Bank of Tokyo-Mitsubishi, et rien ne laissait entrevoir que la chute s'arrêterait là.
Elle a atteint aussi jeudi un nouveau plus bas depuis 2002 face au dollar, sous 1,47 dollar pour une livre, après être passée la veille pour la première fois depuis juin 2002 sous 1,50 dollar.
La publication du rapport trimestriel sur l'inflation a vu la monnaie britannique sombrer mercredi, la Banque d'Angleterre (BoE) ayant évoqué un risque de déflation, après s'être longtemps inquiétée de la hausse des prix.
La devise britannique reculait face à l'euro, à 85,59 pence, et face au dollar à 1,4539 dollar.
La monnaie helvétique baissait face à l'euro à 1,4985 franc suisse pour un euro, comme face au dollar à 1,1962 franc suisse pour un dollar.
Le yuan chinois a clôturé à 6,8298 yuans pour un dollar contre 6,8298 yuans mercredi.
Cours de jeudi Cours de mercredi
----------------------------------------
19H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,2528 1,2505 EUR/JPY 119,94 118,19 EUR/CHF 1,4985 1,4825 EUR/GBP 0,8559 0,8350 USD/JPY 95,75 94,61 USD/CHF 1,1962 1,1864 GBP/USD 1,4639 1,4955