Les marchés actions européens ont clôturé en nette baisse, après avoir creusé leurs pertes tout au long de la journée, dans le sillage de Wall Street. Le numéro un de la distribution de produits électroniques américain Best Buy a notamment lancé un avertissement sur ses résultats, en indiquant qu'il s'agissait de l'ENVIRONNEMENT le plus difficile qu'il ait jamais connu en termes de consommation, renforçant ainsi les craintes des investisseurs. L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 3,07% à 3233,96 points. L'indice FTSE Eurofirst 80 a perdu 3,25% à 3047,39 points.
Encore un coup dur pour le secteur financier allemand. La banque immobilière Hypo Real Estate a dévissé de 11,99% à 3,45 euros après avoir présenté une perte avant impôt de 3,1 milliards d'euros au titre du troisième trimestre. Il s'agit d'un chiffre largement plus important que celui attendu par les analystes, qui tablaient sur des pertes de 2,2 milliards d'euros environ. Pourtant, Hypo Real Estate a fait récemment l'objet d'un plan de sauvetage de 50 milliards d'euros piloté par Berlin et par la Bundesbank.
EDF (-4,21% à 45,50 euros) ne connaît pas la crise. Cette formule, souvent utilisée lorsqu'il s'agit de d'évoquer les performances d'un spécialiste de l'énergie, sied bien à l'électricien. Ignorant les coups de froid liés à la crise financière, le groupe de Pierre Gadonneix a réalisé un chiffre d'affaires trimestriel en ligne avec les attentes et confirmé ses prévisions pour le reste de l'année. Certes, la progression du chiffre d'affaires en France n'est pas mirobolante, mais la hausse probable des tarifs réglementés et le développement du nucléaire sont autant de facteurs de soutien.
Veolia Environnement a progressé de 1,63% à 19,30 euros après avoir dévoilé des résultats neuf mois en ligne avec les attentes et confirmé ses objectifs. Après son profit warning du mois dernier, celui qui est également actionnaire principal de la SNCM a confirmé une baisse des volumes dans l'eau et la propreté liée à la dégradation de la conjoncture. Massacré en Bourse en raison de son lourd endettement, Veolia a réaffirmé sa solidité financière. Selon une source de marché, Oddo a confirmé sa recommandation Alléger. Le marché attend des signes tangibles de redressement, a estimé le broker.
Les chiffres macroéconomiques
La production industrielle de la zone euro pour le mois de septembre s'est contractée de 1,6% après un rebond de 0,8% en août, selon les chiffres publiés par Eurostat. Les analystes prévoyaient une baisse de 1,3%.
Sur le marché des changes, l'euro cote 1,2530 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
GDF Suez est issue de la fusion réalisée le 22 juillet 2008, après deux ans et demi de longues fiançailles, entre Gaz de France et Suez. Le groupe présidé par Gérard Mestrallet, secondé par Jean-François Cirelli, constitue le leader européen dans le secteur de l'électricité et du gaz en termes de chiffre d'affaires : 74,3 milliards d'euros en 2007, contre 69 milliards pour E.ON et 60 milliards pour EDF. Le groupe compte 196 500 collaborateurs. Coté à Bruxelles, Luxembourg et Paris, GDF SUEZ est représenté dans les principaux indices internationaux : CAC 40, BEL 20, DJ Stoxx 50, DJ Euro Stoxx 50, Euronext 100, FTSE Eurotop 100, msci Europe et ASPI Eurozone.L'Etat français est le premier actionnaire du groupe avec 35,7% du capital devant le Groupe Bruxelles Lambert (5,3% du capital).La capitalisation boursière de GDF Suez au moment de sa première cotation (96 milliards d'euros) lui garantissait la deuxième place du CAC 40 derrière Total mais devant EDF.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
-GDF Suez bénéficie de perspectives de croissance intéressantes sur un marché porteur et bénéficie d'une structure financière saine.
- Selon les investisseurs, le groupe incarne une stratégie énergétique gagnante bâtie sur la convergence du gaz et de l'électricité.
- La fusion devrait permettre à la société dé dégager à terme 1 milliard d'euros d'économie par an.
-La fusion permet à GDF Suez de prendre du poids dans certains grands indices boursiers, ce qui entraîne l'achat du titre par les fonds dont la gestion réplique la composition de ces indices.
-Un ambitieux programme d'investissement -10 milliards d'euros par an- afin d'atteindre les 100 gigawatts se capacités électriques installées.
Les points faibles de la valeur
-Le positionnement domestique de GDF le rend vulnérable aux tendances de l'activité économique française.
- La tarification de GDF est pour l'instant toujours régulée et dépend des décisions de l'Etat. Or, le groupe achète la vaste majorité du gaz qu'il vend et toute hausse de ses coûts d'approvisionnement non répercutée dans ses prix de vente ampute ses profits. Et, le prix du gaz est indexé sur le prix du pétrole.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Pour les analystes, le nouvel ensemble GDF-Suez offre une action intéressante. GDF-Suez combine en effet une croissance à deux chiffres des résultats, des multiples inférieurs à ceux du secteur, un faible taux d'endettement et un Ebitda qui s'appuie à près d'un tiers sur des activités réglementées et donc peu risquées.
- La perspective que les tarifs réglementés du gaz deviennent inférieurs aux prix du marché effraie régulièrement les investisseurs. Les hausses de prix du gaz décidées par l'Etat sont donc à surveiller.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
Selon la Commission de régulation de l'énergie (CRE), un an après l'ouverture du marché de l'énergie, seulement 300000 particuliers et petits professionnels ont changé d'opérateur. Ce chiffre est très faible comparé aux 29,5 millions de consommateurs d'énergie. Le maintien des tarifs réglementés et la possibilité de revenir à ces tarifs pour les Français qui ont testé d'autres opérateurs, permettent à EDF de limiter la concurrence. Gaz de France doit, en revanche, affronter des nouveaux entrants, fournisseurs alternatifs dans le gaz. L'entreprise a mené une politique commerciale dynamique visant à fidéliser ses 11 millions de clients. Il s'agit de leur garantir un service de qualité et une offre duale électricité-gaz qui soit intéressante. Cette politique lui a permis de gagner 290000 clients dans l'électricité selon ses dirigeants. Néanmoins la nouvelle entité, GDF-Suez, dispose encore de capacités de production limitées dans l'électricité. Détenir ses propres capacités de production dans l'électricité de pointe (avec les centrales à gaz ou hydrauliques par exemple) est pourtant un atout non négligeable pour pouvoir procéder à des échanges contre de l'électricité de base (nucléaire). Les nouveaux entrants, comme l'opérateur Poweo, qui a conforté sa place de troisième opérateur français à fin juillet, mènent déjà cette politique.