Les marchés actions européens sont attendus en forte hausse dans le sillage des places asiatiques après l'annonce par la Chine d'un plan de relance de 586 milliards de dollars. Les valeurs cycliques, comme les minières, et les sociétés exposées au marché chinois devraient être bien orientées. A la suite de cette annonce, les cours du baril de pétrole gagnent plus de 3%, ce qui devrait bénéficier aux valeurs pétrolières. A Paris, le spécialiste de la technologie SOI (silicium sur isolant), Soitec a publié une perte semestrielle de 8 millions d'euros.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné vendredi une bougie blanche de 158 points, dont la mèche basse est venue tester le support à 3320 points. En terminologie japonaise, la combinaison de deux derniers chandeliers forme un harami (configuration de retournement haussier). Le seuil à 3320 points constitue un niveau important à double titre. Premièrement, ce support a stoppé le mouvement correctif de deux derniers jours, et a même généré une réaction positive : c'est un facteur technique favorable. Deuxièmement, il correspond au classique ratio de 50% de retracement de la dernière impulsion haussière, et s'impose comme un solide tremplin pour relancer la dynamique ascendante. C'est pourquoi le bureau d'études DayByDay émet un avis positif sur le CAC 40 pour viser la résistance à 3766 points.
Les valeurs à suivre
DANONE
Danone a réaffirmé dans un communiqué "être parfaitement en ligne pour atteindre les objectifs de réduction de sa dette et d'amélioration de ses ratios de crédit dans les délais agréés avec l'agence Moody's en novembre 2007". Moody's a dégradé la perspective de la note de Danone de "stable" à "négative" vendredi, estimant que le groupe agroalimentaire français mettrait plus de temps que prévu à réduire sa dette après l'acquisition en 2007 du néerlandais Numico.
EVIALIS
Evialis a réalisé au premier trimestre 2008/2009 un chiffre d'affaires de 303,5 milliards d'euros, en progression de 63,8 % sur le troisième trimestre 2007. Le groupe consolide désormais ses comptes au 30 juin pour être en phase avec le calendrier de son actionnaire majoritaire InVivo. Ce résultat traduit la répercussion des hausses de prix de matières premières mais aussi la contribution des croissances externes réalisées sur le second trimestre 2008 dans la division Nutrition International, a souligné le spécialiste international de la nutrition-santé animale.
LAFARGE
Réservé à la hausse à l'ouverture vendredi, en forte progression en début de séance, le titre Lafarge a ensuite plongé de plus de 10% avant de terminer la séance en baisse de seulement 2,51%. Lafarge n'a pas rassuré les investisseurs. Certes, le groupe a battu le consensus au troisième trimestre, une quasi-exception au CAC 40. Mais le spécialiste des matériaux de construction n'a pas confirmé ses objectifs 2010, comme le redoutaient les spécialistes.
SOITEC
Soitec a essuyé une perte nette de 8 millions d'euros au premier semestre contre une perte de 1,2 million d'euros, un an plus tôt. Le spécialiste du SOI (silicium sur isolant) a enregistré une perte opérationnelle de 9,4 millions d'euros, à comparer avec un bénéfice de 2,3 millions d'euros, un an auparavant. Le taux de marge opérationnelle s'est élevé à -7,8% du chiffre d'affaires. Soitec a souligné que de fortes réductions des coûts avait limité l'impact de la baisse d'activité et de l'évolution défavorable de la parité dollar-euro.
Les chiffres macroéconomiques
La production industrielle pour le mois de septembre en France sera dévoilée à 8h45.
Ce matin, l'euro cote 1,2846 face au dollar.
Vendredi à Paris
Les marchés européens ont rebondi dans le sillage de Wall Street après deux jours de baisse. Malgré des destructions d'emplois bien plus lourdes qu'anticipé en octobre, les indices américains ont adopté une tendance résolument positive. Il est vrai qu'ils avaient chuté de près de 10% au cours des deux dernières séances, du jamais vu depuis 1987. Le secteur automobile constitue l'une des rares poches de faiblesse en raison des difficultés des constructeurs américains. L'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 2,42% à 3469,12 points. Le FTSE Eurofirst 80 s'est adjugé 2,27% à 3292,28 points.
Vendredi à Wall Street
Wall Street a rebondi malgré les mauvais chiffres de l'emploi publiés avant l'ouverture. L'économie américaine a supprimé 240 000 postes en octobre et le taux de chômage a atteint 6,5% ; du jamais vu depuis plus de 14 ans. Ce sont les rachats à bon compte qui ont expliqué le rebond des marchés : au sortir de deux séances marquées par des baisses spectaculaires, le Dow Jones a chuté d'environ 10%. L'indice Dow Jones a clôturé en hausse de 2,85% à 8943,81 points, mais a cédé 4,09% sur la semaine. Le Nasdaq Composite a gagné 2,41% à 1647,40 points, mais a perdu 4,27% en cinq séances.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Productivité : elle mesure la variation de la production sur une période donnée, une heure par exemple. La productivité permet d'apprécier l'efficacité d'une économie. Aux Etats-Unis, elle est publiée chaque trimestre pour le secteur non agricole en même temps que les coûts salariaux unitaires. Ces derniers sont considérés comme un bon indicateur avancé des tensions inflationnistes. En effet, les salaires constituent une part importante des coûts de revient d'un produit ou d'un service.
Ces deux statistiques sont publiées ensemble car si les augmentations des salaires peuvent provoquer une hausse de l'inflation, l'accroissement de la productivité peut permettre aux entreprises de les financer sans relever leurs prix.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.