Les marchés européens ont rebondi dans le sillage de Wall Street après deux jours de baisse. Malgré des destructions d'emplois bien plus lourdes qu'anticipé en octobre, les indices américains ont adopté une tendance résolument positive. Il est vrai qu'ils avaient chuté de près de 10% au cours des deux dernières séances, du jamais vu depuis 1987. Le secteur automobile constitue l'une des rares poches de faiblesse en raison des difficultés des constructeurs américains. L'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 2,42% à 3469,12 points. Le FTSE Eurofirst 80 s'est adjugé 2,27% à 3292,28 points.
Telecom Italia a clôturé en hausse dans le contexte d'un secteur des opérateurs télécoms européens bien orienté. Le groupe de la péninsule vient de présenter un bénéfice net en baisse de 12,5% à 630 millions d'euros au titre du troisième trimestre, supérieur au consensus Reuters de 565 millions d'euros. Plus pertinent pour les analystes, l'EBITDA de l'opérateur transalpin s'est élevé à 3,087 milliards d'euros, en baisse de 1,3% sur une base organique. Le groupe a souligné que sa marge d'EBITDA avait progressé pour la première fois depuis 2007 à 41%.
Réservé à la hausse à l'ouverture, en forte progression en début de séance, le titre Lafarge a finalement perdu 2,90% à 46,50 euros. Malgré les commentaires rassurants de la direction et les avis encourageants de certains analystes, les investisseurs préfèrent vendre le titre. La raison de cette brusque désaffection du marché est sans doute le refus du groupe de confirmer ses objectifs 2010 en raison du "degré exceptionnel d'incertitude actuel".
En revanche, CGG Veritas (+ 4,87% à 12,71 euros) n'a pas connu l'ivresse des profondeurs. En dévoilant des résultats jugés "excellents" par les analystes de Natixis Securities, le spécialiste des services et équipements sismiques pour l'industrie pétrolière offre à son titre une hausse de plus de 7% à 12,97 euros. Les performances du numéro un mondial du secteur sont ressorties bien au-dessus des attentes du marché. Mieux, malgré la dégradation du marché pétrolier qui risque de restreindre ces débouchés, le groupe a confirmé ses objectifs 2008 et évoqué "une bonne visibilité sur l'année 2009". De quoi satisfaire la Bourse.
Les chiffres macroéconomiques
Le déficit commercial français s'est creusé à 6,25 milliards d'euros en septembre, contre 5,37 milliards d'euros en août, ont annoncé les Douanes. Les économistes interrogés par Reuters visaient en moyenne un déficit de 5 milliards d'euros.
Aux Etats-Unis 240 000 emplois ont été supprimés en octobre en dehors du secteur agricole, contre 284 000 au mois de septembre (chiffre révisé de 159 000). Le consensus visait 200 000 destructions de postes. Le taux de chômage ressort à 6,5%, supérieur au chiffre de 6,3% attendu par les marchés.
A la clôture, l'euro cote 1,2786 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.