La Bourse de Paris était toujours malmenée jeudi après-midi, le CAC 40 lâchant 3,63%, après la réduction par la Banque centrale européenne (BCE) de son taux directeur à 3,25%.
A 16H00 (15H00 GMT), l'indice vedette abandonnait 131,38 points à 3.486,73 points dans un volume d'échanges limité de 2,853 milliards. Après avoir regagné du terrain à partir de 13H00, ne cédant plus que 1,20% quelques minutes avant la décision de la BCE, il a ensuite creusé violemment ses pertes.
Londres perdait 2,54%, Francfort 3,28% et l'Eurostoxx 50 2,65%.
Le marché a trouvé peu de soutien dans une ouverture en demi-teinte à la Bourse de New-York. Vers 15H50, le Dow Jones lâchait 0,60% et le Nasdaq 1,14%.
La BCE a abaissé son taux directeur de 0,5 point de pourcentage, le ramenant à 3,25%, une mesure déjà largement anticipée par les investisseurs.
"Compte tenu d'un délai de six à neuf mois entre la baisse des taux et son impact sur l'activité, la zone euro est déjà condamnée à vivre dans la récession jusqu'à l'été 2009", s'inquiète Marc Touati, directeur général délégué chez Global Equitis.
Le président de la BCE Jean-Claude Trichet a en outre ouvert la voie jeudi à une nouvelle baisse prochaine des taux directeurs en zone euro, en déclarant qu'il ne pouvait pas l'exclure.
"Si la zone euro veut avoir une chance de sortir de la récession à l'automne prochain, il faut que le taux refi (taux directeur, ndlr) soit au moins ramené à 2% d'ici l'été prochain", prédit M. Touati.
En revanche, la Banque d'Angleterre a frappé plus fort que la BCE: elle a baissé jeudi de un point et demi de pourcentage, à 3%, son taux d'intérêt directeur, le ramenant au plus bas depuis plus d'un demi-siècle.
Ces mesures n'ont toutefois pas suffi à apaiser un marché affolé par une conjoncture économique fortement détériorée.
Le Fonds monétaire international (FMI) a affirmé jeudi que les pays développés devraient connaître l'an prochain la première contraction (-0,3%) de leur produit intérieur brut depuis 1945 et que la croissance mondiale ne devrait pas dépasser 2,2%.
Il y a un mois, le FMI prévoyait 0,5% de croissance dans les pays développés et 3,0% dans le monde pour l'année 2009.
En outre, signes de la contagion de la crise en Europe, les commandes industrielles en Allemagne se sont effondrées de 8% en septembre, bien plus qu'attendu.
ArcelorMittal (-13,74% à 3,72 euros), Alcatel Lucent (-8,77% à 2,24 euros) et JCDecaux (-9,96% à 12,29 euros) figuraient toujours parmi les plus fortes baisses du CAC 40.
Soitec chutait de 12,90% à 3,78% après avoir pris 55% la veille en fin de séance, une envolée qui n'a "rien à voir avec les fondamentaux", selon Natixis Securities qui indique que "seules des spéculations autour d'une offre de rachat pourraient justifier une telle hausse".
Les valeurs automobiles étaient également plus qu'à la traîne. Michelin perdait 4,92% à 42,25 euros, Peugeot 7,99% à 20,05 euros et Renault 8,32% à 23,90 euros.
Du côté des rares valeurs en hausse, Alstom gagnait 1,49% à 41,16 euros et Euler Hermes grappillait 0,05% à 36,62 euros.