La Bourse de Paris creusait ses pertes jeudi en fin de matinée, le CAC 40 dégringolant de 4,30%, après la chute des places asiatiques, fortement chahuté par de sombres perspectives économiques.
A 12H00 (11H00 GMT), l'indice vedette cédait 155,68 points à 3.462,43 points, dans un volume d'affaires limité de 1,275 milliard d'euros, ne cessant de perdre du terrain depuis une ouverture en nette baisse (-2,89%).
Francfort lâchait 4,10% et Londres 3,86%, tandis que l'Eurostoxx 50 se repliait de 3,63%.
Les places asiatiques avaient donné le ton jeudi, Tokyo chutant de 6,53% et Séoul de 7,56% et Hong Kong de 7,08%.
Les marchés connaissent un net repli "dans le sillage de prises de bénéfices au lendemain de l'élection et tandis que les inquiétudes sur les perspectives économiques persistent", confirme Valérie Plagnol, directrice de la stratégie chez CM-CIC Stratégie.
Déjà, mercredi soir, l'indice Dow Jones de la Bourse de New York avait perdu 5,05% et le Nasdaq 5,53%, alors que de nouveaux indicateurs ont rappelé que le président Obama allait devoir faire face à une situation économique très dégradée aux Etats-Unis.
Le secteur privé américain a, selon le cabinet en ressources humaines ADP, détruit 157.000 emplois en octobre, après en avoir supprimé 26.000 en septembre, soit bien plus qu'attendu par les analystes.
En Allemagne, les commandes industrielles se sont effondrées de 8% en septembre, bien plus qu'attendu, confirmant que la crise a rattrapé brutalement la première économie de la zone euro.
L'aggravation de la crise financière a conduit par ailleurs la France à revoir en baisse ses prévisions de croissance l'an prochain, désormais attendue entre 0,2% et 0,5%, alors que les déficits publics devraient s'aggraver.
Dans ce contexte et alors que les pressions inflationnistes s'amoindrissent, la Banque centrale européenne (BCE) s'apprête à baisser son taux directeur de 0,5 point de pourcentage, ce qui le ramènerait à 3,25%, la décision devant être rendu à 14H45 GMT.
La Banque d'Angleterre devrait faire de même jeudi, et ramener ses taux à 4,00%.
Plus largement, selon le courtier Aurel, "les anticipations exprimées par les marchés rejoignent celles des économistes pour ce qui concerne l'évolution de la politique monétaire européenne dans les douze prochains mois", tablant sur un taux directeur à 2,50% à partir du deuxième trimestre 2009.
ArcelorMittal (-12,36% à 18,15 euros) et Alcatel-Lucent (-9,51% à 2,22 euros) chutaient lourdement.
Bourbon (-9,94% à 23,01 euros), CGG Veritas (-7,30% à 12,57 euros) et Maurel et Prom (-8,40% à 9,05 euros) souffraient de la baisse des cours du pétrole.
Alstom évoluait désormais dans le rouge (-1,13% à 40,09 euros) malgré des résultats supérieurs aux attentes des analystes et la confirmation de son objectif de rentabilité à l'HORIZON 2010.
Seule valeur du CAC 40 à maintenir la tête hors de l'eau, Sanofi-Aventis grignotait 0,06% à 46,88 euros.