Les indices actions européens ont clôturé en forte hausse dans le sillage de la vive progression enregistrée en début de séance à Wall Street. Dans un ENVIRONNEMENT morose, la victoire probable de Barack Obama à l'élection présidentielle américaine semble avoir l'assentiment des marchés. En Europe, les opérateurs anticipent une baisse des taux directeurs jeudi pour soutenir une économie européenne en récession pour la première fois depuis la création de la monnaie unique en 1999, selon la Commission européenne. Le CAC 40 a bondi de 4,62% à 3691,09 points. Le FTSE80 de 5,43% à 3491,56 points.
A Francfort, BMW a clôturé en hausse de 10,98% à 22,84 euros malgré des résultats bien au-dessous des attentes. Le constructeur automobile allemand a enregistré un bénéfice avant impôts de 279 millions d'euros au troisième trimestre, largement en dessous du consensus Reuters qui tablait sur 455 millions. BMW a réalisé un chiffre d'affaires de 12,59 milliards d'euros, alors que le marché attendait 12,955 milliards. Résultat, le groupe bavarois a estimé qu'il n'était "plus possible" de faire de prévisions pour 2008.
Réservé à la baisse à l'ouverture, Imerys (-2,48% à 34,62 euros) a limité ses pertes en fin de séance. Les investisseurs sanctionnent l'avertissement sur résultats lancé par le spécialiste de la valorisation des minéraux à l'occasion de la publication de ses comptes au 30 septembre. L'ampleur de l'ajustement des prévisions est à la hauteur de la réaction du marché. Le groupe redoute un repli de 15% du résultat net courant annuel, bien loin de la stabilité espérée jusqu'alors. Imerys est pris en tenailles entre le ralentissement aux Etats-Unis et en Europe, notamment dans la construction, et la flambée des coûts des matières premières.
Selon les informations des Echos, Natixis aurait mis en vente son activité d'assurance pour rassurer les marchés. Cette rumeur a aidé le rebond du titre, qui a grimpé de 18,72% à 2,22 euros ce mardi. La filiale des Caisses d'épargne et des Banques populaires aurait contacté directement plusieurs assureurs, dont AXA, Generali, AGF, Groupama et Covea. Natixis espérerait récupérer 800 millions à 1 milliard d'euros à l'issue de la cession de cette activité.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice des prix à la production industrielle a baissé de 0,2% dans la zone euro en septembre 2008 par rapport à août 2008, a indiqué Eurostat. Les économistes visaient un repli de 0,1%. En août, les prix avaient diminué de 0,5%. En septembre 2008 comparé à septembre 2007, les prix à la production industrielle ont augmenté de 7,9% dans la zone euro. Le consensus s'établissait à +8%.
Avec une baisse de 2,5%, les commandes à l'industrie ont baissé plus que prévu au mois de septembre aux Etats-Unis. Cette baisse vient s'ajouter à un déclin de 4,3% au mois d'août. Ce nouveau recul est un marqueur de plus du ralentissement de l'économie américaine qui se dirige vers la récession.
A 17h30, l'euro cote 1,2987 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.