La Bourse de Paris reculait toujours mercredi en fin de matinée, le CAC 40 perdant 2,39%, plombé par des perspectives économiques très sombres, alors que la victoire du démocrate Barack Obama aux élections présidentielles américaines avait déjà été intégrée par le marché.
A 12H23 (11H23 GMT), l'indice vedette abandonnait 88,17 points à 3.602,92 points, dans un volume d'échanges très faible de 1,67 milliard d'euros. Il avait enregistré mardi sa sixième hausse consécutive, bondissant de 4,62%.
De leur côté, Francfort lâchait 1,56% et Londres 2,18%, tandis que l'Eurostoxx 50 se repliait de 1,80%.
"Le CAC 40 a vraisemblablement exprimé l'intégralité de sa reprise technique. A présent, le marché devrait amorcer un nouveau +virage+ baissier", explique la maison de courtage Aurel.
"Les places européennes avaient nettement monté hier (mardi) et du coup, se calment un peu", renchérit Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities interrogé par l'AFP.
La Bourse de Paris "est dépendante de ce qui se passe outre-Atlantique, mais ça fait déjà longtemps qu'elle a intégré la probable élection d'Obama", souligne-t-il par ailleurs.
Si certains analystes craignaient la réaction du marché à l'élection d'un candidat qui propose d'augmenter les taxes sur les plus-values, les investisseurs se sont réjouis par avance, dès mardi en Europe et aux Etats-Unis, de la possible accélération des mesures de relance économique.
Signe d'apaisement pour les marchés, le Congrès démocrate devrait "voter rapidement de nouvelles aides à certains secteurs en difficulté, notamment l'automobile et la construction", pronostique Aurel.
La conjoncture économique reste cependant extrêmement morose, ce qu'a confirmé mercredi l'indice des directeurs d'achat (PMI) du secteur des services pour le mois d'octobre dans la zone euro, revu en nette baisse, à 45,8 points, ce qui témoigne d'une contraction de l'activité.
ArcelorMittal dégringolait toujours en queue des valeurs vedettes (-18,10% à 20,07 euros), après avoir annoncé des résultats trimestriels inférieurs aux attentes et une réduction de 30% de sa production au quatrième trimestre.
BNP Paribas accélérait sa chute (-5,32% à 55,38 euros): ses résultats au troisième trimestre sont jugés "décevants" par certains analystes.
En revanche, Dexia (+4,95% à 4,90 euros) caracolait toujours en tête du CAC 40, suivie de Société Générale (+1,72% à 47,86 euros).
EADS souffrait (-4,28% à 13,52 euros): l'arrivée d'une administration démocrate à la Maison Blanche entraîne "un risque plus important pour son gros contrat en suspens aux Etats-Unis (vente d'avions ravitailleurs au Pentagone, ndlr), observe Yves Marçais.
Total se repliait lui-aussi fortement (-2,85% à 43,23 euros): les investisseurs n'ont pas été convaincus par l'annonce d'un bénéfice net ajusté en hausse de 35% sur un an au troisième trimestre, alors que les cours du brut reculaient de nouveau mercredi matin.
Par ailleurs, JCDecaux (-6,71% à 13,21 euros) a abaissé sa prévision de croissance interne pour l'année en cours.
Mercredi après-midi, les marchés seront attentifs à l'enquête ADP sur l'emploi dans le secteur privé américain, publiée à 13H15 GMT, avant l'indice ISM d'activité dans les services en octobre aux Etats-Unis, à 15H00 GMT.