La Bourse de Paris poursuivait sa dégringolade lundi en fin de matinée, le CAC 40 chutant de 6,20% sous le seuil symbolique des 3.000 points, à la suite des places asiatiques, dans un marché toujours paniqué par les craintes de récession mondiale.
A 12H07 (10H07 GMT), l'indice vedette abandonnait 197,92 points à 2.995,87 points, dans un volume d'échanges modéré de 1,4 milliard d'euros.
Francfort perdait 4,12% et Londres 4,64%, tandis que l'Eurostoxx 50 se repliait de 5,29%.
Bien que les pays du G7 se soient dit prêts à coopérer pour freiner l'envolée du yen, la Bourse de Tokyo s'est effondrée de 6,36% en clôture, l'indice nikkei atteignant son plus bas niveau depuis 1982, tandis que Hong Kong de son côté chutait de 12,7%.
"La crise financière internationale a pris en octobre l'allure d'un scénario catastrophe. Elle affecte l'économie réelle", commentent les analystes de BNP Paribas, qui soulignent la contagion aux marchés émergents.
"Les opérateurs semblent capituler face à la menace de récession mondiale qui prend de l'ampleur", renchérit Valérie Plagnol, directrice de la stratégie au Crédit Mutuel-CIC.
Les marchés sont d'autant plus fébriles que de nombreux indicateurs macroéconomiques clefs aux Etats-Unis comme en Europe sont attendus cette semaine, alors que se poursuivent les publications de résultats trimestriels par de grandes entreprises américaines et européennes.
La première estimation du Produit intérieur brut (PIB) américain au troisième trimestre, notamment, sera dévoilée jeudi: elle "ne devrait pas être désastreuse" mais "elle ne rassurera pas", pronostique la maison de courtage Aurel, car "le pire reste à venir en termes d'activité économique".
Indicateur prospectif, le baromètre Ifo mesurant le climat des affaires en Allemagne n'était guère de nature à rassurer les marchés: il a chuté à son plus bas niveau depuis mai 2003, confirmant les menaces de récession qui planent sur la première économie de la zone euro.
Ce nouveau recul de l'Ifo pourrait inciter la Banque centrale européenne à réduire fortement son taux directeur, peut-être même à deux reprises avant la fin de l'année. De son côté, la Réserve fédérale américaine (Fed) devrait mercredi abaisser une fois encore son taux directeur.
Signe que la crise financière n'est pas terminée, plusieurs établissements connaissent de nouveaux déboires. L'Etat belge a indiqué qu'il injecterait 3,5 milliards d'euros pour soutenir la banque KBC tandis que l'allemande Postbank a annoncé une augmentation de capital d'urgence d'un montant maximal d'un milliard d'euros pour renflouer ses fonds.
Dans ce climat, les valeurs financière françaises continuaient de souffrir de la défiance des investisseurs: Société Générale perdait 15,22% % à 38,15 euros, Axa 10,14% à 12,72 euros, Dexia 9,34% à 3,93 euros, BNP Paribas 9,47% à 51,60 euros et Crédit Agricole à 8,36% à 10,42 euros.
Touchés de plein fouet par les perspectives de ralentissement économique, Renault lâchait 9,41% à 20,11 euros et Peugeot 8,60% à 16,11 euros: les deux constructeurs automobiles ont annoncé une diminution importante de leur production au quatrième trimestre.
Affectées par le recul des cours du brut, les parapétrolières dégringolaient: Bourbon lâchait 15,29% à 16,79 euros, CGG Veritas 10,88% à 9,17 euros, Maurel et Prom 7,81% à 7,20 euros et Vallourec 5,86% à 70,01 euros, tandis que Total cédait 6,23% à 33,81 euros.