La Bourse de New York évoluait en nette baisse mardi à la mi-journée, devant une avalanche de commentaires très prudents de sociétés sur la marche de leurs affaires: le Dow Jones perdait 2,04% et le Nasdaq 2,69%.
Vers 16H00 GMT, le dow jones industrial average (djia) cédait 188,60 points à 9.076,83 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 47,62 points à 1.722,41 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait de 2,31% (-22,80 points) à 962,60 points.
Les indices avaient bondi fortement lundi, profitant d'une éclaircie sur le marché du crédit et de l'éventualité d'un second plan de relance aux Etats-Unis.
Devant la baisse enregistrée dès le lendemain, Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management, explique que "les investisseurs cherchent à savoir si les actions sont de bonnes affaires ou si elle sont trop chères, ce qui est très difficile".
"Nous venons d'entrer en récession. Est-ce que cela durera un ou deux trimestres ou un ou deux ans?", s'interroge l'analyste. Dans le premier cas, le prix des titres est sous-évalué, dans le second il est sur-estimé.
Dans cette situation, "toute nouvelle information donne lieu à d'amples mouvements", selon Mace Blicksilver.
L'attention du marché était monopolisées par la pléthore de résultats publiés par les sociétés cotées, accompagnés le plus souvent de commentaires très prudents sur les perspectives.
Le Nasdaq était particulièrement sous pression, ont souligné les analystes de Charles Schwab, "dernier signe que l'économie met rudement à l'épreuve l'industrie high-tech".
Les "commentaires prudents et profits décevants" de Texas Instruments (-8,79% à 16,40 dollars), qui a prévenu que ses performances du quatrième trimestre devraient être en recul, étaient stigmatisés. Sun Microsystems plongeait à la suite d'un avertissement sur résultats (-16,44% à 4,83 dollars).
DuPont perdait 6,33%, alors que le groupe de chimie a revu à la baisse ses objectifs de résultats. Caterpillar reculait de 5,09% à 38,82 dollars: le constructeur d'engins de chantier a prévenu d'une stagnation de son chiffre d'affaires en 2009.
Le groupe de défense Lockheed Martin (-7,42% à 86,30 dollars) a certes relevé ses objectifs pour 2008 dans la foulée d'un bénéfice supérieur aux attentes du marché pour le troisième trimestre, mais ses nouvelles prévisions sont ressorties en-deçà de celles des analystes.
En revanche, le marché a bien accueilli les résultats du groupe pharmaceutique Pfizer, qui s'est dit "sur les rails" pour atteindre ses objectifs annuels: le titre gagnait 1,26%.
Même accueil pour American Express (+4,31% à 25,40 euros), qui a dépassé les attentes des analystes au troisième trimestre, et s'affirme "bien positionné pour pouvoir dégager des bénéfices" malgré "un ENVIRONNEMENT qui vraisemblablement s'annonce comme le plus faible connu ces dernières années".
Du côté des valeurs financières, les banques régionales réagissaient différemment à la publication de leurs résultats, encore plombés par la crise: National City gagnait 1,37% à 2,96 dollars et KeyCorp 7,91%, mais Fifth Third Bancorp perdait 5,31%.
Le marché obligataire montait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans descendait à 3,737%, contre 3,886% lundi soir, et celui à 30 ans à 4,181%, contre 4,284% la veille.