La Bourse de Paris a terminé sur une troisième hausse consécutive mardi, le CAC 40 prenant 0,78% et résistant mieux que les principales places européennes, dans un marché fragile porté par l'envolée des valeurs bancaires.
L'indice vedette a progressé de 26,89 points à 3.475,40 points, dans un volume d'échanges modeste de 4,908 milliards d'euros, après une séance hésitante qui l'a vu évoluer en nette hausse jusqu'à la mi-journée, avant de passer brièvement dans le rouge peu après 15 heures.
Londres a lâché 1,24%, Francfort 1,05% et l'Eurostoxx 50 1,03%, dans le sillage de la baisse de Wall Street.
"On est dans des séances de saine consolidation, sans pouvoir parler de réelle reprise. Le marché se calme un peu, il y a un peu moins de volatilité, et c'est au moins un élément rassurant", a indiqué Romain Hayat, conseiller de gestion chez Meeschaert.
Les valeurs bancaires, qui se sont littéralement envolées, ont soutenu à bout de bras un marché toujours pétri d'inquiétudes quant aux perspectives économiques mondiales.
"Les bancaires tiennent très fort et soutiennent le marché, grâce aux plans de recapitalisation, et même si l'on a eu quelques déceptions en termes de résultats aux Etats-Unis", a fait observer M. Hayat.
Les banques ont été fortement stimulées par l'annonce d'injections de 10,5 milliards d'euros dans les six plus grandes banques privées françaises, d'ici la fin de l'année, afin que celles-ci puissent financer l'économie.
Le gouverneur de la banque de France, Christian Noyer, a par ailleurs nié que cette "recapitalisation publique" des banques françaises ait pour objet de "pallier un quelconque défaut ou une quelconque faiblesse" de ces établissements.
Crédit Agricole a fini sur une hausse de 15,74% à 12,09 euros, Société Générale de 10,23% à 48,42 euros et BNP Paribas de 7,48% à 59,00 euros se situant parmi les plus fortes progression de la cote.
Les investisseurs sont toutefois restés sur leur garde concernant la plupart des autres valeurs, les inquiétudes concernant les répercussions de la crise financière restant vives alors que de nombreuses entreprises publient cette semaine leurs résultats trimestriels.
Le moral des industriels britanniques, selon l'indice mesuré par la Confédération de l'industrie britannique, a enregistré en octobre sa plus forte chute depuis 1980, tandis que la Banque du Canada a confirmé que l'économie américaine était "déjà en récession".
La place parisienne a vu ses gains limités par "la baisse des "utilities" (services aux collectivités, ndlr)", a précisé un vendeur d'actions parisien. Ces dernières souffrent du recul soudain des prix du pétrole, alors qu'ils rebondissaient mardi matin.
Total a limité la casse, gagnant 0,65% à 39,28 euros, tandis que GDF Suez s'est replié de 2,23% à 32,29 euros tout comme EDF (-2,74% à 43,60 euros) et Vallourec (-4,99% à 88,09 euros).
Par ailleurs, la chute des valeurs technologiques a contribué à tirer la cote vers le bas, toujours selon le vendeur d'actions, après que le fabricant américain de composants électroniques Texas Instruments eut annoncé un bénéfice net en baisse de 26% au troisième trimestre.
STMicroelectronics a perdu 3,18% à 6,39 euros, Capgemini 1,61% à 24,78 euros et France Telecom 3,95% à 20,16 euros.