La Bourse de Paris devrait ouvrir en hausse lundi, le contrat à terme sur le CAC 40 grignotant 1,83% une trentaine de minutes avant l'ouverture de la séance, à l'aube d'une semaine cruciale pour évaluer l'impact de la crise financière sur les résultats des entreprises.
Vendredi, l'indice vedette avait gagné 4,68% à 3.329,92 points, au terme d'une semaine marquée par une volatilité historique, alternant fortes hausses et dégringolades.
Alors que Wall Street a terminé en repli vendredi, les places asiatiques rebondissaient lundi: Tokyo a clôturé en forte hausse de 3,59%, tandis que Hong-Kong progressait de 4,34% à 06H00 GMT.
Inquiets de la dégradation de la conjoncture, les investisseurs devraient cependant demeurer nerveux, alors que de nombreuses entreprises françaises et américaines s'apprêtent à dévoiler cette semaine leurs résultats trimestriels, offrant un aperçu de l'impact de la crise financière sur "l'économie réelle".
Plusieurs établissements bancaires continuent par ailleurs de subir les remous de la crise financière. L'Etat néerlandais a ainsi volé dimanche au secours du bancassureur ING annonçant son intention de renforcer le capital du groupe à hauteur de 10 milliards d'euros.
Les deux principaux dirigeants de la Caisse d'Epargne ont de leur côté annoncé leur démission, après que la banque française eut perdu 600 millions d'euros à cause de risques pris en plein krach boursier.
Afin de faire face à la pire crise financière depuis 1929, Européens et Américains sont tombés d'accord samedi pour réunir une série de sommets internationaux, dont le premier pourrait avoir lieu dès novembre à New York, peu après les élections présidentielles américaines.
L'Union européenne désire une réforme profonde du système actuel, proposant une supervision mondiale des marchés, qui serait confiée au Fonds monétaire international (FMI). Le président américain Georges W. Bush s'est montré plus prudent, affirmant qu'il était "essentiel" de préserver "les fondements du capitalisme démocratique".
Côté macroéconomique, les investisseurs seront attentifs à l'indicateur composite de l'activité économique des Etats-Unis pour septembre, dévoilé à 14H00 GMT et attendu en recul par les analystes.
Par ailleurs, le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, s'exprimera à 14H00 GMT, devant la Commission budgétaire de la Chambre des représentants, sur "les perspectives économiques et les marchés financiers".
Publiés lundi, les prix à la production en Allemagne ont quant à eux bondi de 8,3% sur un an en septembre, nettement plus que prévu par les économistes.
VALEURS A SUIVRE:
BNP PARIBAS, CREDIT AGRICOLE, DEXIA, SOCIETE GENERALE: le secteur bancaire reste sous pression, après la lourde perte dévoilée par la Caisse d'Epargne.
TOTAL, VALLOUREC, MAUREL&PROM, CGG VERITAS: face au plongeon des cours du pétrole, l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) a avancé sa prochaine réunion au 24 octobre, son président envisageant une réduction de production "importante". En réaction, les prix du brut remontaient lundi dans les échanges asiatiques.
VEOLIA ENVIRONNEMENT a annoncé qu'il révisait à la baisse la progression de sa capacité d'autofinancement opérationnelle, à 0% contre 6% prévu en juin.
GDF SUEZ a annoncé avoir emprunté avec succès 1,9 milliard d'euros en obligations sur le marché, une opération destinée à allonger la durée de remboursement de la dette du groupe et souscrite près de deux fois par les investisseurs.
MICHELIN: le groupe enregistre "une baisse des commandes" liée à la crise économique, mais est prêt à adapter ses investissements à la demande, a déclaré son patron Michel Rollier.
RHODIA: les analystes de la banque américaine Goldman Sachs ont abaissé leur recommandation sur le titre à "vendre", contre "neutre" auparavant.
FAURECIA: l'équipementier automobile a annoncé une hausse de 1,7% de son chiffre d'affaires au troisième trimestre et prévoit sur l'ensemble de l'exercice une marge opérationnelle "au moins égale" à celle de 2007.