La Bourse de Paris s'est nettement reprise vendredi, le CAC 40 prenant 4,68%, après deux séances calamiteuses, dans un marché hésitant qui a continué à tirer partie du rebond de Wall Street jeudi.
L'indice vedette a engrangé 148,92 points à 3.329,92 points, dans un volume d'échanges important de 7,421 milliards d'euros, après avoir chuté de 5,92% jeudi et de 6,82% mercredi.
Londres a gagné 5,22% et Francfort 3,43% et l'Eurostoxx 50 4,47%.
Vers 17H30, la Bourse de New York évoluait de manière mitigée, le Dow Jones laissant échapper 0,32% et le Nasdaq grappillant 0,34%.
La place parisienne a évolué de manière erratique à l'image des jours précédents, stabilisant sa reprise dans l'après-midi.
Les investisseurs ont profité des piètres performances de l'indice parisien lors des deux dernières séances et du brusque rebond jeudi de la Bourse de New York, provoqué dans la dernière heure d'échanges par des achats opportunistes.
La reprise du marché parisien "est assez logique après la forte chute des jours précédents et après Wall Street", explique Guillaume Garabédian gérant chez Meeschaert Gestion Privée, qui rappelle que Paris a connu des baisses plus fortes que New York.
Toutefois, les investisseurs ont toujours les nerfs à vifs et continuent de s'interroger sur la santé de l'économie américaine.
Après avoir ouvert en fort rebond et parvenir jusqu'à un gain de 5,15% dans les premiers échanges, le CAC 40 est passé très brièvement dans le rouge autour de la mi-séance (-0,05%). "On a eu une séance extrêmement agitée avec des publications macroéconomiques assez décevantes", souligne l'analyste.
Symptôme des craintes persistantes sur l'économie américaine, les mises en chantier de logements ont chuté de 6,3% sur un mois en septembre, à leur plus bas niveau depuis janvier 1991, et l'indice de confiance des consommateurs mesuré par l'Université du Michigan a baissé plus fort qu'attendu en octobre.
"Toutes les tentatives de rebond ont pour l'instant échoué", constatent les économistes du courtier Aurel, malgré les mesures de grande ampleur annoncées aux Etats-Unis et en Europe pour ramener la confiance, et quelques signes positifs pour les entreprises.
Les valeurs considérées comme "défensives", c'est-à-dire relativement immunisées face au ralentissement conjoncturel, ont figuré en tête de la cote: Sanofi-Aventis prenant 9,31% à 44,44 euros, Carrefour 8,59% à 26,80 euros et Danone 5,65% à 42,89 euros.
Par ailleurs, Michelin (+0,69% à 41,49 euros) et Renault (+2,64% à 28,56 euros) ont progressé moins que le marché, pâtissant du timide rebond des prix du pétrole, lequel a profité au contraire à Total (+9,74% à 36,34 euros).
Les valeurs financières ont souffert de l'annonce par la banque mutualiste Caisse d'Epargne de pertes"de l'ordre de 600 millions d'euros" dans un "incident boursier".
Dexia a lâché 1,67% à 4,60 euros tandis que Crédit Agricole (+2,00% à 10,48 euros), BNP Paribas (+1,70% à 55,93 euros) et Société Générale (+1,69% à 45,30 euros) ont fait moins bien que le marché.