La Bourse de Paris devrait ouvrir en forte baisse jeudi, le contrat à terme sur le CAC 40 perdant 6% une quarantaine de minutes avant le début de la séance, après le plongeon historique de Wall Street dans un marché paniqué par la détérioration de l'économie américaine.
L'indice parisien avait déjà subi une dégringolade mercredi, plongeant de 6,82%, une sévère correction après deux séances de forte hausse.
La Bourse de New York a vécu de son côté sa pire séance en plus de vingt ans, le marché étant en proie à un nouvel accès de panique, plombé par les craintes d'une récession aux Etats-Unis : le Dow Jones a perdu 7,87% et le Nasdaq 8,47%.
Dans son sillage, les places asiatiques reculaient fortement à l'image de la Bourse de Tokyo qui a terminé la séance de jeudi sur la deuxième pire chute de son histoire, lâchant 11,41%.
Les signes que les Etats-Unis sont au bord de la récession se sont multipliés mardi, les ventes de détail en septembre baissant de 1,2% par rapport à août, un recul bien plus important que prévu, et l'indice de l'activité industrielle dans la région de New York tombant en octobre à son plus bas niveau historique.
Le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a d'ailleurs averti que la reprise de l'économie américaine n'était pas pour "tout de suite". Et il a noté que l'activité économique "avait déjà ralenti avant l'intensification récente de la crise".
Confirmant ces inquiétudes, le Livre Beige de Fed publié mercredi indique que l'activité économique aux Etats-Unis "a faibli en septembre" tandis que le vice-président de la Fed, Donald Kohn, a évoqué une possible baisse de la consommation des ménages au troisième trimestre, qui marquerait le premier recul de cet indicateur depuis 1991.
Ces mauvaises nouvelles interviennent alors que les dirigeants de l'UE ont approuvé les mesures du plan d'action de l'Eurogroupe et au moment où les dirigeants du G8 ont réaffirmé leur unité face à la crise financière mondiale. Ils se sont prononcés pour la tenue d'un sommet consacré à cette question dans "un avenir proche".
Côté indicateurs, le marché surveillera avec fébrilité la publication aux Etats-Unis pour septembre des chiffres de la production industrielle (13H15 GMT) de l'inflation (14H30 GMT) ainsi que les demandes hebdomadaires d'allocations chômage (14H30) alors que se poursuivra la série des résultats d'entreprises, avec notamment Citigroup, Merrill Lynch, Google et IBM.
VALEURS A SUIVRE:
THOMSON: Le groupe de technologie pour les médias a réalisé au troisième trimestre un chiffre d'affaires en baisse de 13,2% et prévoit de restructurer ou d'arrêter les activités non rentables.
BNP PARIBAS, NATIXIS, SOCIETE GENERALE, CREDIT AGRICOLE: La Banque nationale de Suisse et les autorités helvètes vont venir en aide à la première banque du pays UBS pour renforcer son bilan, avec la souscription par le gouvernement de titres convertibles pour 6 milliards de francs suisses.
Côté français, la fusion entre les groupes Caisse d'Epargne et Banque Populaire devrait aboutir au printemps 2009, après un vote du Parlement attendu au premier trimestre, selon des sources concordantes, proches des négociations.
CARREFOUR: Les analystes de la banque américaine Merrill Lynch ont relevé à "achat" contre "neutre" auparavant, leur recommandation sur le titre du groupe de distribution.
EDF: Le groupe d'énergie a annoncé qu'il renonçait à faire une nouvelle offre de rachat de l'électricien américain Constellation Energy, en raison notamment "des conditions difficiles de marché du crédit aux entreprises".
NEXANS: Le fabricant de câbles Nexans a réalisé au troisième trimestre un chiffre d'affaires en progression de 3,8% par rapport à la même période de 2007.
REMY COINTREAU: Le groupe de vins et spiritueux a annoncé un chiffre d'affaires pour le premier semestre 2008/2009 (clos au 30 septembre) en baisse de 2,5% et confirmé qu'il n'anticipait pas de progression de son résultat opérationnel courant pour son exercice 2008-2009 (clos le 31 mars).