La Bourse de Paris a plongé mercredi, le CAC 40 lâchant 6,82% après deux séances de forte hausse alors que les craintes d'une récession aux Etats-Unis préoccupent à nouveau les marchés.
L'indice vedette a perdu 247,45 points à 3.381,07 points, dans un volume d'échange de 6,729 milliards d'euros après n'avoir cessé de creuser ses pertes tout au long de la séance et même perdu jusqu'à 7,76% en fin d'après-midi. Le CAC 40 restait sur deux séances de fortes hausse, gagnant 11,18% lundi et 2,75% mardi.
Londres a cédé 7,16%, Francfort 6,49% et l'Eurostoxx 50 6,91%.
La Bourse de New York se repliait à 18H06 (16HO6 GMT), le Dow Jones cédant 3,51% et le Nasdaq 3,19%.
"On a un déplacement de la crise financière vers l'économie réelle. Il y a un mouvement de balancier, quand on semble avoir réglé un problème bancaire, le marché se reporte sur l'impact sur les entreprises et les ménages", relève un vendeur d'actions.
L'inquiétude des investisseurs est vive quant aux risques de récession, éclipsés depuis quelques semaines par les rebondissements de la crise financière, après la publication de mauvais indicateurs aux Etats-Unis et les propos, mardi soir, de la présidente de la Réserve fédérale de San Francisco Janet Yellen qui a indiqué que "l'économie américaine semble en récession".
En cours de séance, le marché a été plombé par la publication des ventes de détail américaines, en recul de 1,2% sur un mois en septembre, alors que les analystes attendaient un repli plus modeste de 0,7%.
Pour Ian Shepherdson, économiste de l'institut américain HFE, il n'y a désormais "aucun doute sur le fait que l'économie est en récession". "Et cela va durer un bout de temps", ajoute-t-il.
De leur côté, les analystes de la société d'investissement anglo-saxonne Schroders s'inquiètent de l'impact sur les bénéfices des entreprises liés au "fort ralentissement de la croissance l'an prochain".
Les économistes de BNP Paribas notent que "même si les annonces de cette semaine (recapitalisation des banques, garanties des prêts interbancaires) sont de nature à endiguer la crise financière, les conséquences négatives pour l'économie réelle sont inévitables".
Cette rechute du marché parisien intervient alors que s'ouvrait mercredi un sommet des dirigeants de l'UE à Bruxelles sur la crise financière.
Toutes les valeurs du CAC 40 ont terminé dans le rouge.
Les valeurs les plus sensibles à la conjoncture restaient logiquement les plus attaquées: Lafarge a plongé de 11,43% à 57,96 euros, Schneider Electric de 15,00% à 47,10 euros, Saint-Gobain de 14,69% à 27,56 euros, ArcelorMittal de 13,67% à 21,97 euros et Renault de 12,75% à 29,91 euros.
La plus forte chute est revenu à Alcatel-Lucent en baisse de 16,20% à 1,81 euro.
Certaines valeurs considérés comme des titres refuges ont reflué telles que France Télécom (-0,20% à 19,70 euros) et Vivendi (-2,54% à 20,75 euros).
Les valeurs financières ont pâti notamment d'un avertissement sur résultats de la banque belge KBC selon un vendeur d'actions, BNP Paribas perdant 3,51% à 59,19 euros tout comme Axa (-10,74% à 18,67 euros), Crédit Agricole (-9,91% à 11,00 euros), Société Générale -8,06% à 48,73 euros).
Parmi les très rares valeurs dans le vert inscrites au Service de règlement différé (SRD), Iliad a bondi de 4,75% à 52,23 euros, sur fond d'informations de presse évoquant un possible abandon de la quatrième licence de téléphonie mobile.