La Bourse de New York évoluait à l'équilibre mardi à la mi-séance, des prises de bénéfices freinant son rebond malgré l'annonce de l'entrée de l'Etat américain au capital des grandes banques: le Dow Jones gagnait 0,80%, mais le Nasdaq perdait 1,34%.
Vers 16H00 GMT, le dow jones industrial average (djia) prenait 75,19 points, à 9.462,80 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, reculait de 24,65 points, à 1.819,60 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 progressait de 0,68% (6,82 points), à 1.010,17 points.
Lundi, Wall Street avait effectué une remontée spectaculaire et historique après les interventions massives des gouvernements européens et américain pour rétablir la confiance: le Dow Jones avait gagné 11,08%, une hausse inédite depuis les années 30, le Nasdaq 11,81% et le S&P 500 11,58%.
Après avoir ouvert en forte hausse (plus de 4% pour le Dow Jones), les indices ont limité leurs gains en matinée, le Dow Jones oscillant autour de l'équilibre tandis que le Nasdaq passait dans le rouge.
"On observe des prises de bénéfices, le marché semble revenir à la réalité", a expliqué Peter Cardillo, d'Avalon Partners.
"Les investisseurs vont désormais se concentrer sur les résultats des entreprises et les indicateurs économiques", a ajouté l'analyste.
Particulièrement touchées, les valeurs technologiques, très sensibles à l'évolution de la consommation, affichaient d'importants reculs après leur rebond de lundi, alors que les perspectives économiques restent moroses.
Microsoft perdait 3,69%, Yahoo! 2,22% et Google 3,13%.
Pesant également sur la tendance, le groupe de boissons et de snacks Pepsico (-9,53% à 55,88 dollars) a revu à la baisse son objectif de résultat pour 2008 après des résultats trimestriels décevants et a annoncé un plan de redressement prévoyant plus de 3.000 suppressions d'emplois. Il a expliqué pâtir du redressement du dollar, qui pénalise ses exportations, et du recul des ventes de boissons sur le marché américain.
"Il est raisonnable de dire qu'un plancher a été touché, mais pas +le+ plancher", a estimé Al Goldman, de Wachovia Securities.
"La grande question, c'est: quand l'économie va-t-elle se rétablir? L'intervention du gouvernment était nécessaire pour reconstruire le système financier mais le processus prendra du temps, et d'importants dégâts ont été faits", a-t-il ajouté.
Les valeurs financières soutenaient les indices, après l'annonce du gouvernement américain qu'il allait investir 250 milliards de dollars pour prendre des participations dans les neuf plus grandes banques du pays.
"L'essentiel du projet a été anticipé hier (lundi par le marché), mais cela rappelle que les gouvernements dans le monde entier prennent des mesures drastiques, mais nécessaires, pour enrayer la crise financière", a expliqué Patrick O'Hare, de Briefing.com.
Selon l'analyste, l'Etat va rentrer au capital des banques Goldman Sachs (en hausse de 10,97%), Morgan Stanley (+20,99%), JPMorgan Chase (-2,88%), Bank of America (+14,44%), Merrill Lynch (+15,95%), Citigroup (+16,19%), Wells Fargo (+9,57%), Bank of New York Mellon (+5,08%) et State Street (+15,02%).
Autre valeur en vue, le groupe de pharmacie et de produits d'hygiène personnelle Johnson and Johnson (+3,46% à 64,85 dollars) a confirmé sa résistance au ralentissement économique, en annonçant des résultats supérieurs aux attentes pour le troisième trimestre et en relevant ses prévisions.
Le marché obligataire, fermé lundi, baissait fortement, signe du retour de la confiance. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans progressait à 4,009%, contre 3,861% vendredi soir, et celui à 30 ans à 4,245%, contre 4,137% la veille.