La Bourse de Paris a terminé en léger rebond mardi, le CAC 40 gagnant 0,55% au lendemain d'une débâcle historique, alors qu'une nouvelle initiative de la Réserve fédérale américaine (Fed) n'a pas pleinement rassuré les investisseurs.
L'indice vedette a repris 20,24 points à 3.732,22 points, dans un volume d'échanges élevé de 6,8 milliards d'euros, au terme d'une séance une nouvelle fois chahutée. Il avait dégringolé de 9,04% lundi, soit sa plus lourde chute quotidienne en vingt ans d'existence.
Londres a gagné 0,35%, Francfort a cédé 1,12% et l'Eurostoxx 50 a pris 0,22%.
La place parisienne a fluctué au gré des suspicions entourant les banques allemandes Deutsche Bank et Commerzbank et la britannique Royal Bank of Scotland, tandis que l'Islande nationalisait dans l'urgence une deuxième banque en l'espace de huit jours.
La Fed a certes dopé les marchés l'espace de quelques heures, en annonçant qu'elle allait acheter des billets de trésorerie, ces instruments financiers qui permettent aux entreprises de faire face à leurs besoins imprévus de liquidités.
"Aujourd'hui, le problème des Bourses vient essentiellement des fortes tensions sur le marché du crédit", a rappelé Frédéric Rozier, gérant chez Meeschaert. Or ce phénomène, un temps cantonné aux banques, n'épargne désormais aucun secteur.
Mais si ce geste inédit "limite la contamination de la crise à l'ensemble de l'économie", il ne "répond pas à la problématique bancaire", a souligné Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities. Insuffisamment rassuré, le marché parisien a donc atténué ses gains en fin de séance.
Dans ce contexte, "on espère désormais un assouplissement monétaire concerté de la part des grandes banques centrales", a expliqué M. Rozier, précisant qu'une partie du marché pariait sur "une baisse de 50 points de base des taux de la Banque centrale européenne d'ici la fin de la semaine".
Les valeurs financières ont terminé en ordre dispersé, signe de la grande prudence des marchés à l'égard de ce secteur: BNP Paribas a pris 1,37% à 68,42 euros et Crédit Agricole 0,36% à 13,89 euros, mais Société Générale a fini stable (+0,03%) à 60,54 euros et Natixis a lâché 2,22% à 2,20 euros.
Dexia a perdu de son côté 13,31% à 5,90 euros, prolongeant sa dégringolade de la veille (-20,29%). La prochaine arrivée de l'ex-Premier ministre belge Jean-Luc Dehane et du Français Pierre Mariani à la tête du groupe n'a pas rassuré sur l'avenir de la banque.
"Dans des marchés aussi instables, les valeurs bancaires sont quasiment réservées aux spécialistes, tant les risques sont élevés. Nous préférons continuer les achats à bon compte sur des sociétés injustement décotés", confie Frédéric Rozier.
Régulièrement loués pour leurs qualités défensives, les titres Pernod Ricard (+3,32% à 52,41 euros), Danone (+3,60% à 46,62 euros), L'Oréal (+3,24% à 67 euros), Carrefour (+3,14% à 30,85 euros) et Air Liquide (+1,80% à 73,16 euros) ont ainsi figuré parmi les principaux bénéficiaires du rebond.
Les pétrolières et parapétrolières, malmenées dans le sillage de la chute du baril, se sont également reprises: Vallourec a gagné 5,04% à 118,16 euros, Total 3,00% à 40,01 euros et Schlumberger 8,28% à 52,59 euros.