La Bourse de Paris devrait ouvrir sur une très lourde chute lundi, le contrat à terme sur le CAC 40 lâchant 4,90% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance, alors que l'adoption du plan Paulson n'a rassuré ni Wall Street ni les places asiatiques.
L'indice vedette avait clôturé sur un important rebond vendredi, grimpant de 2,96% dans un marché stimulé par les fortes probabilités d'un vote positif de la Chambre des représentants américaine sur le plan de sauvetage du secteur financier.
Mais malgré l'adoption et la promulgation de ce plan, la Bourse de New York a terminé en baisse vendredi, les investisseurs préférant attendre de voir les effets concrets de ces mesures sur les banques en difficulté: le Dow Jones a cédé 1,50% et le Nasdaq 1,48%.
"On ne répétera jamais assez que, si la mise en place effective de l'ensemble des mesures du plan Paulson marquera très probablement une inflexion dans la crise actuelle, elle n'en signifiera pas la fin", a commenté dans une note Eric Vergnaud, économiste de BNP Paribas.
Selon lui, le mécanisme de rachat des créances toxiques pourrait se traduire par "de nouvelles dépréciations" pour les établissements concernés, les prix fixés par le Trésor américain "pouvant se révéler inférieurs aux valorisations retenues pour ces actifs".
Même prudence sur les marchés d'Asie-Pacifique, alarmés de surcroît par les nouveaux signes de propagation de la crise en Europe: l'indice nikkei de la Bourse de Tokyo a fini en net recul de 4,25%, tandis que Hong Kong cédait plus de 3% à la mi-séance.
Après la cascade de défaillances de banques annoncées la semaine dernière, les banques et compagnies d'assurance allemandes ont accordé dimanche une garantie de 15 milliards d'euros supplémentaires à Hypo Real Estate (HRE), qui avait déjà fait l'objet d'un plan de sauvetage.
Le même jour, Berlin, Vienne et Copenhague ont annoncé en ordre dispersé des garanties exceptionnelles pour les dépôts des particuliers, à la veille d'une réunion des argentiers de l'Union européenne destinée à refaire leur unité face à la crise.
Aucune statistique de premier plan n'est attendue cette séance.
VALEURS A SUIVRE:
BNP PARIBAS, moins touché par la crise que nombre de ses concurrents, reprend le contrôle de Fortis en Belgique et au Luxembourg pour 14,7 milliards d'euros, tandis que l'Etat belge devient le premier actionnaire du groupe français, avec "environ 11,7%" du capital.
DEXIA: une défaillance de la banque allemande Hypo Real Estate n'aurait qu'un "impact très limité sur la solvabilité" de la banque franco-belge, sauvée de la faillite mardi, a indiqué dimanche cette dernière, qui a également tenu à rassurer sur sa situation de liquidité.
SOCIETE GENERALE, CREDIT AGRICOLE, NATIXIS: la banque centrale américaine exerce de fortes pressions sur Citigroup et Wells Fargo pour les contraindre à un compromis sur l'avenir de leur concurrente Wachovia, avant que n'ouvrent les marchés, selon le site internet du Wall Street Journal.
TOTAL, VALLOUREC, TECHNIP, BOURBON, MAUREL ET PROM: les cours du brut étaient en net recul lundi dans les échanges électroniques en Asie, le marché craignant une baisse de la demande en pétrole. Dans les échanges matinaux, le prix du baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre reculait sous les 92 dollars et le brent sous les 89 dollars.
LVMH: le distributeur français de produits de beauté Sephora, propriété de LVMH, vient de se renforcer sur le marché russe, en forte croissance, en acquérant 45% du capital de la chaîne de parfumeries Ile de beauté.
VALEO a annoncé vendredi la création d'une nouvelle entreprise commune en Inde, avec l'équipementier indien Anand, qui sera destinée à la production de systèmes d'éclairage.