Le dollar confirmait sa hausse mardi en milieu d'échanges européens, tirant parti de son statut de valeur-refuge face aux craintes d'une dégradation de la santé des banques européennes, après le rejet du plan Paulson de sauvetage du système financier.
L'euro était également tiré vers le bas par des spéculations de futures baisses de taux après la publication de chiffres d'inflation en Europe.
Vers 13H00 GMT (15H00 à Paris), l'euro valait 1,4256 dollar contre 1,4432 dollar lundi vers 21H00 GMT.
Le dollar progressait face au yen à 105,16 yens, contre 104,03 yens lundi soir.
L'euro avançait aussi un peu face à la monnaie japonaise, à 150,46 yens contre 150,13 la veille.
"Le dollar peut tirer parti de son statut de valeur-refuge" commentaient les analystes de Commerzbank, ajoutant que "pendant les 19 derniers mois, de nombreuses valeurs se sont révélées bien plus risquées que prévu" et que "les bons du Trésor américain apparaissaient comme le dernier placement sûr".
"Mais les gains du billet vert pourraient bien être limités" mettaient en garde les analystes, le rejet du plan ayant sérieusement écorné la foi des investisseurs "dans la capacité du système américain de réagir de façon rapide et pragmatique".
Ils pronostiquaient un retour en grâce du yen, la monnaie nippone bénéficiant d'un taux réduit d'exposition au risque en raison des faibles taux d'intérêt de la Banque du Japon.
Contrairement à ce qu'attendaient les marchés, la Chambre des représentants américains a en effet rejeté le plan de sauvetage du système financier, lundi, plan présenté par Washington comme vital pour éviter un effondrement de l'économie. Une nouvelle intervention télévisée du président George Bush mardi après-midi, assurant que les efforts continuaient pour aboutir à un accord, n'a pas changé la donne.
Les inquiétudes sur les liquidités dans le système financier européen pesaient parallèlement sur les perspectives de la monnaie unique qui a perdu jusqu'à 2 cents par rapport à sa clôture de la veille.
Dernier épisode de la crise : l'injection par trois gouvernements européens de 6,4 milliards d'euros dans le bancassureur franco-belge Dexia dont le titre avait perdu la veille plus de 30%.
Lundi, le bancassureur belgo-néerlandais Fortis, la banque islandaise Glitnir et la banque britannique Bradford & Bingley ont dû être rachetés par les gouvernements.
L'euro pâtissait également du recul de l'inflation et des spéculations de future baisse des taux en Europe. "Il y a désormais de fortes chances de voir des baisses de taux d'urgence en Europe, peut-être cette semaine si la Réserve fédérale se montre aussi prête" avançaient les analystes de Citigroup.
La BCE se réunit jeudi pour décider de sa politique monétaire du mois prochain.
Les cambistes guettaient encore deux indicateurs américains : la confiance des consommateurs ainsi que l'activité industrielle dans la région de Chicago pour septembre.
La devise britannique progressait face à la monnaie européenne, à 79,19 pence pour un euro, comme face au billet vert à 1,8072 dollar.
La monnaie helvétique baissait face à l'euro à 1,5781 franc suisse, et s'écroulait face au dollar à 1,1029 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or valait 897 dollars au fixing du matin contre 905 dollars la veille au soir.
Le yuan chinois a clôturé à 6,8460 yuans pour un dollar contre 6,8451 yuans la veille.
Cours de mardi Cours de lundi
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13H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4256 1,4432 EUR/JPY 150,46 150,13 EUR/CHF 1,5781 1,5719 EUR/GBP 0,7919 0,7986 USD/JPY 105,16 104,03 USD/CHF 1,1029 1,0891 GBP/USD 1,8072 1,8068