La Bourse de New York chutait lundi après le rejet par la Chambre des Représentants du plan Paulson de sauvetage des banques: le Dow Jones perdait 4,34% (soit près de 500 points), et le Nasdaq 6,35%.
Vers 18H20 GMT, le dow jones industrial average (djia) reculait de 438,22 points, à 10.659,91 points.
Alors que le vote était encore en cours, il était tombé jusqu'à 10.438,01 points, soit un plongeon de 700 points, plus important encore que celui qui avait suivi les attentats du 11 septembre 2001.
L'indice Nasdaq, à forte composante technologique, cédait 138,68 points, à 2.044,66 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 6,35% (74,22 points), à 1.139,05 points.
La Chambre des représentants américains a rejeté le plan de sauvetage de 700 milliards de dollars, destiné à stabiliser le système financier américain.
Par 228 voix contre et 205 pour, les représentants ont refusé au secrétaire au Trésor Henry Paulson les moyens qu'il demandait pour stabiliser le système financier américain. Près de deux républicains sur trois ont rejeté le plan.
Cette intervention de l'Etat dans le secteur privé, sans précédent dans l'histoire américaine, visait à racheter les actifs douteux des banques en difficulté du fait de la crise immobilière.
"Le tableau reste sombre à Wall Street après le sauvetage de deux banques européennes et la nationalisation d'une troisième", a ajouté l'analyste.
La banque britannique Bradford and Bingley va être nationalisée, tandis que la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg vont partiellement reprendre le bancassureur Fortis et que la banque allemande Hypo Real Estate a décroché in extremis une ligne de crédit auprès d'un consortium de banques allemandes, lui permettant d'éviter la faillite.
Ajoutant à cette débâcle généralisée, les autorités américaines ont annoncé lundi le rachat des activités bancaires de Wachovia, la quatrième banque du pays par les actifs, par sa concurrente Citigroup, estimant que le sort de cet établissement faisait peser des risques à la stabilité financière du pays.
L'accord prévoit que Citigroup va absorber jusqu'à 42 milliards de dollars de pertes sur le portefeuille de Wachovia, tandis que les autorités fédérales absorberont les pertes encourues au delà, sur un ensemble de quelque 312 milliards de dollars de prêts consentis par la banque.
L'action Citigroup grimpait de 4,67% à 21,09 dollars. Mais dans le reste du secteur financier, JPMorgan cédait 4,06%, Bank of America 4,03%, Goldman Sachs 7,20% et Morgan Stanley 7,55%.
La banque régionale National City, basée à Cleveland (nord), s'effondrait de 46,09% à 2,00 dollars. Elle est considérée comme l'une des plus fragiles après la chute de Washington Mutual et Wachovia.
Par ailleurs, "le marché est pénalisé par la chute généralisée des cours des matières premières", a ajouté M. Blicksilver.
Les valeurs énergétiques et minières, qui pèsent lourd dans les indices, pâtissaient du recul des prix, à l'image du baril de pétrole, qui perdait plus de 7 dollars à New York.
ExxonMobil, première capitalisation du Dow Jones, cédait 2,21% à 78,87 dollars et Chevron 3,99% à 83,48 dollars. Le géant de l'aluminium Alcoa perdait 5,47% à 22,25 dollars.
Le titre du canadien Research In Motion (RIM), fabricant du téléphone multifonctions BlackBerry, lâchait encore 6,16% à 66,38 dollars. Il avait chuté de 27,36% vendredi après l'annonce de résultats et de prévisions en deçà des attentes du marché au deuxième trimestre.
Le marché obligataire montait fortement. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 3,654%, contre 3,827% vendredi soir, et celui à 30 ans à 4,191%, contre 4,357% la veille.