La Bourse de Paris a essuyé un troisième recul consécutif mercredi, le CAC 40 cédant 0,61% et souffrant toujours des incertitudes sur le plan américain de sauvetage des banques, malgré le soutien apporté par Warren Bufett au secteur financier.
L'indice vedette a perdu 25,28 points à 4.114,54 points, dans un volume d'échanges modeste de 4,5 milliards d'euros, après avoir lâché 2,34% lundi et 1,98% mardi.
Londres a abandonné 0,79%, Francfort 0,26% et l'Eurostoxx 50 0,47%.
"On risque de rester dans des marchés extrêmement volatils jusqu'à vendredi", qui marquera la fin de la session parlementaire avant la période électorale aux Etats-Unis, a expliqué à l'AFP Frédéric Rozier, conseiller de gestion chez Meeschaert.
Car si les investisseurs "pensent toujours que l'on va vers une réussite du plan Paulson" destiné à reprendre les créances douteuses des banques, les réticences exprimées au Congrès font douter d'une adoption aussi rapide qu'espéré, selon M. Rozier.
"Si le plan est différé ou échoue, cela aura un coût substantiel pour l'économie", ont rappelé dans une note Glenn Maguire et Bijal Shah, de la Société Générale, compte tenu des risques de sévère restriction du crédit.
Le secteur financier a cependant grimpé au cours de la séance, soutenu par l'annonce d'un investissement massif du milliardaire américain Warren Buffett, icône des marchés boursiers, dans la banque d'affaires Goldman Sachs.
Pour Frédéric Rozier, le célèbre investisseur a suffisamment prouvé son flair pour donner à lui seul un signe de confiance, d'autant qu'il pourrait, en tant qu'actionnaire de la banque Wells Fargo, "favoriser un rapprochement" de cette dernière avec Goldman Sachs.
"C'est peut-être l'ouverture d'un vaste mouvement de consolidation", facteur de hausse des cours, a poursuivi le gérant de Meeschaert. BNP Paribas a d'ailleurs gagné 1,27% à 65,34 euros, Crédit Agricole 5,11% à 14,40 euros, Dexia 0,79% à 10,26 euros, Natixis 0,34% à 2,92 euros et Société Générale 2,46% à 63,95 euros.
EDF (+3,21% à 51,76 euros) a également grimpé grâce à "la fin de son épopée anglaise", selon M. Rozier, puisque l'exploitant britannique de centrales nucléaires British Energy a accepté l'offre de rachat améliorée du groupe français, pour plus de 15 milliards d'euros.
Air France-KLM (+2,60% à 15,80 euros) a progressé de son côté après l'annonce du prochain départ de son PDG Jean-Cyril Spinetta, qui laissera au 1er janvier 2009 les manettes de la compagnie aérienne à son numéro deux, Pierre-Henri Gourgeon.
Mais le reste de la cote a souffert "des incertitudes sur la sphère réelle, qui restent très présentes" après une batterie d'indicateurs décevants aux Etats-Unis comme en zone euro, a souligné le gérant.
Non seulement le baromètre Ifo mesurant le climat des affaires en Allemagne a de nouveau déçu, mais la confiance des industriels s'est également enfoncée en France, en Italie et en Belgique, tandis que les reventes de logements sont reparties en baisse aux Etats-Unis.
"Sur le plan microéconomique, les révisions en baisse des estimations de profits se poursuivront", déduit Guillaume Jonchères, président de Cogefi Gestion, même s'il juge que ce coup de frein ira "jusqu'au premier semestre 2009 mais guère au-delà".
Peugeot (-2,66% à 28,41 euros) et Renault (-2,85% à 47,71 euros) ont souffert, de même que des poids lourds industriels comme Saint-Gobain (-0,72% à 37,81 euros), EADS (-3,45% à 12,72 euros) et Lafarge (-1,31% à 78,52 euros).