Les marchés européens s'apprêtent à prolonger leur mouvement de baisse dans le sillage de Wall Street. Après s'être réjouis du plan de sauvetage du système financier américain, les investisseurs s'inquiètent désormais de ses modalités qui sont en cours de discussion au Congrès américain. Les valeurs financières devraient rester sous pression. On surveillera les valeurs sensibles à la devise américaine comme EADS ou STMicroelectronics alors que l'euro s'est vigoureusement redressé au cours des dernières 24 heures. Il évolue à proximité de 1,48 face au billet vert.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier une bougie noire de 133 points, clôturant au plus bas de la séance. En terminologie japonaise, ce chandelier dévoile que les vendeurs ont repris le contrôle du marché : c'est un facteur technique défavorable. Après le morubozu (grand chandelier blanc de vendredi), un rejet s'est manifesté sous la résistance à 4330 points. Dans un ENVIRONNEMENT très volatil, la situation graphique de l'indice parisien reste toujours dégradée. Le CAC 40 devrait poursuivre la consolidation amorcée depuis hier, marquée par l'ouverture d'un gap baissier (lecture des contrats futures à 8h10). Dans cette optique, le bureau d'études DayByDay maintient son avis négatif sur le CAC 40 avec un objectif le support situé à 4162 points.
Les valeurs à suivre
ABC ARBITRAGE
Le résultat net consolidé semestriel du groupe ABC Arbitrage est ressorti à 12,1 millions d'euros, en hausse de 17 % par rapport au premier semestre 2007. Le produit d'activité courante a progressé à près de 27,7 millions d'euros. Le rendement brut de gestion (rapport du produit d'activité courante sur la moyenne des fonds propres) ressort à près de 40% sur le semestre. «La crise financière qui a éclaté au cours de l'été 2007 a continué de focaliser toute l'attention des marchés au premier
semestre 2008», souligne ABC Arbitrage dans un communiqué.
OBERTHUR TECHNOLOGIES
Au premier semestre, Oberthur Technologies a réalisé un résultat net de 14,7 millions d'euros, en croissance de 42,7%, et un résultat d'exploitation de 36,8 millions d'euros, en hausse de 38,8%. Il a représenté 9,2% du chiffre d'affaires contre 7,6%, un an plus tôt. Les ventes ont, elles, atteint 401,5 millions d'euros, en progression de 14,7%. La dette nette est passée de 76,0 millions d'euros à 196,9 millions d'euros, dont 95 millions provenant de l'acquisition de XPonCard. A fin juin 2008, le ratio endettement net sur fonds propres s'établit à 0,71.
PARIS RE
Paris Re a communiqué que son exposition actuelle à la dette émise par Lehman Brothers et ses filiales est une dette senior d'environ 5,1 millions de dollars, soit 0,09% du total de son portefeuille d'actifs investis. Par ailleurs, l'exposition actuelle de la société à la dette émise par AIG et ses filiales est une dette senior d'environ 7,5 millions de dollars, soit 0,14% du total de son portefeuille d'actifs investis. Le réassureur a précisé qu'il n'a pas d'exposition en actions Lehman Brothers ou AIG.
SANOFI-AVENTIS
Sanofi-Aventis a cédé 3,99% à 45,66 euros hier. Les investisseurs ont accueilli sans enthousiasme l'annonce du rachat par le laboratoire français du fabricant de génériques tchèque Zentiva. Le suspens était mince. Sanofi, qui détient déjà 25% de Zentiva, ne pouvait se permettre d'échouer. Le tchèque l'a bien compris en rejetant d'abord l'offre du groupe financier PPF puis la contre-offre du français dans le but de faire grimper mollement les enchères. Au final, Sanofi déboursera 1150 couronnes tchèques au lieu de 1050 initialement, soit environ quatre euros de plus par action.
Les chiffres macroéconomiques
Aujourd'hui, les investisseurs prendront connaissance à 8h45 de la consommation en produits manufacturés en France au mois d'août.
Les indices des directeurs d'achat dans l'industrie et les services pour le mois de septembre seront publiés à 9h50 pour la France, à 9h55 pour l'Allemagne et à 10 heures pour la zone euro.
Les nouvelles commandes à l'industrie dans la zone euro pour le mois de juillet seront connues à 11 heures.
Ce matin, l'euro cote 1,4799 face à la devise américaine.
Hier à Paris
A l'issue d'une séance tout particulièrement irrégulière marquée par une oscillation entre hausse et baisse, le CAC 40 a finalement cédé aux pressions baissières dans le sillage de Wall Street. L'indice parisien, très sensible aujourd'hui à l'évolution des valeurs financières, a été entraîné dans le rouge par le compartiment bancaire dans les dernières minutes. Axa a pesé tout particulièrement sur la tendance avec une chute de plus de 4%. A la clôture, le CAC 40 cédait 2,34% à 4 223,51 points. L'Eurofirst 80 perdait quant à lui 2,15% à 4 092,82 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont abandonné leurs gains de vendredi sur fond d'incertitudes concernant les détails du plan Paulson destiné à juguler la crise financière. Il fait l'objet d'intenses discussions au Congrès américain. La flambée des cours du pétrole a également pesé sur la tendance. Le cours du baril de brut s'est ainsi envolé de 25 dollars – du jamais vu – avant de finir en hausse de 15 % à 120 dollars. Les valeurs financières ont constitué l'avant-garde de la baisse. L'indice Dow Jones a clôturé en baisse de 3,27% à 11015,69 points. Le Nasdaq Composite a cédé 4,17% à 2178,98 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
Indice ZEW : L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. C'est un indicateur avancé de la confiance des investisseurs européens.