La Bourse de Paris a clôturé mardi en forte baisse, pour la seconde séance consécutive, le CAC lâchant 1,98% dans un marché où prévalaient les incertitudes sur le plan de sauvetage des banques américaines.
L'indice vedette a abandonné 83,69 points à 4.139,82 points, dans un volume d'échanges de 5,58 milliards d'euros, alors qu'il avait déjà perdu 2,34% lundi, après son gain historique de vendredi.
Francfort a cédé 0,64% et Londres 1,91%, tandis que l'Eurostoxx 50 se repliait de 1,13%.
La place parisienne n'a guère profité du rebond de la Bourse de New York, où le Dow Jones et le Nasdaq gagnaient tous deux un peu plus de 1% dans les premiers échanges.
Le marché était comme la veille plombé par les interrogations que suscite le plan des autorités américaines en faveur du secteur bancaire, dont l'annonce vendredi avait provoqué vendredi une envolée euphorique des places boursières.
"Les investisseurs ont réagi négativement aux détails du plan (...), avec des craintes de dérapage du déficit public", a indiqué dans une note la banque de courtage Aurel, ajoutant que "l'incertitude sur le vote définitif reste importante avec des contre-propositions" du parti démocrate.
L'administration américaine républicaine est en négociation avec le Congrès à majorité démocrate, pour obtenir au plus vite l'autorisation de dépenser jusqu'à 700 milliards de dollars pour racheter les actifs douteux du secteur bancaire.
Le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, a estimé qu'un retard du Congrès aurait des "conséquences très sérieuses" pour l'économie américaine, tandis que le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson appelait de ses voeux "une discipline transcendant les partis".
Cela n'a pas suffi à rasséréner un secteur financier sur sa réserve. "Beaucoup d'inconnues subsistent. On ne sait toujours pas qui va financer ce dispositif, quels sont exactement les actifs concernés, ni quels sont les établissements éligibles - par exemple s'ils incluront ou non les banques étrangères", a expliqué à l'AFP un vendeur d'actions d'une banque de courtage parisienne.
Henry Paulson a finalement précisé mardi, après la clôture parisienne, que son plan s'adresserait également aux établissements financiers étrangers actifs aux Etats-Unis.
"On réalise que ce plan sera difficile à mettre en place, et que cela prendra pas mal de temps", a cependant souligné le vendeur d'actions.
Pâtissant de ces incertitudes, les valeurs financières ont plongé et tiré la cote vers le bas: Axa a perdu 3,56% à 22,49 euros, Dexia 3,60% à 10,18 euros, Société Générale 3,38% à 62,41 euros, BNP Paribas 2,23% à 64,52 euros, et Crédit Agricole 1,51% à 13,70 euros.
Air France-KLM (-3,99% à 15,40 euros), Peugeot (-2,70% à 29,19 euros) et Renault (-2,37% à 49,11 euros) ont pour leur part souffert du renchérissement du pétrole, dont les cours ont enregistré lundi un rebond exceptionnel.
EDF, de son côté, a reculé de 0,67% à 50,15 euros alors que son conseil d'administration doit se réunir mardi soir pour examiner une nouvelle offre d'achat de son homologue britannique British Energy.
STMicroelectronics a lâché 5,11% à 7,61 euros, terminant en queue des valeurs vedettes après que les analystes de la banque JP Morgan ont abaissé leur recommandation sur le titre. L'action a également subi le renchérissement de l'euro face au dollar, à l'instar d'EADS (-2,12% à 13,18 euros).
Parmi les rares valeurs dans le vert, GDF Suez avançait de 0,59% à 35,72 euros, au lendemain de l'acquisition de 20% d'un consortium de prospection et de production d'hydrocarbures en Libye.