La Bourse de Paris reculait lundi matin, le CAC 40 lâchant 0,85% dans un marché restant prudent malgré l'annonce du plan de sauvetage des autorités américaines en faveur du secteur bancaire.
A 09H35, l'indice vedette abandonnait 36,77 points à 4.288,10 points, après avoir enregistré vendredi un gain de 9,27%, la plus forte progression journalière depuis sa création il y a vingt ans.
La place parisienne restait sur sa réserve, malgré l'annonce du plan de l'administration Bush, qui prévoit de dépenser jusqu'à 700 milliards de dollars pour reprendre les actifs douteux des banques, essentiellement des mauvaises créances liées à la bulle immobilière, et pour apurer un secteur financier dont les difficultés avaient plombé les marchés.
"Le cantonnement des actifs +toxiques+ ne signifie en aucune façon la fin des pertes, pas plus que celle des effets défavorables sur l'économie réelle", ont cependant averti les analystes de BNP Paribas.
Le scénario "le plus vraisemblable, c'est que la panique va continuer, avec de nouvelles annonces dans les jours qui viennent, concernant le rachat de certaines banques américaines d'affaires par des banques de dépôt étrangères ou américaines", a estimé Jacques Attali, président de la commission pour la libération de la croissance.
La Réserve fédérale américaine (Fed) a accepté que les deux dernières grandes banques d'affaires indépendantes de Wall Street, Morgan Stanley et Goldman Sachs, deviennent de simples holdings, une nouvelle structure qui pourrait les aider à mieux surmonter la crise financière.
L'Autorité des marchés financiers, gendarme de la Bourse parisienne, a de son côté annoncé qu'elle renforçait, pour une période minimale de trois mois, ses mesures de contrôle sur les ventes à découvert, une pratique spéculative déjà interdite pour les titres du secteur financier par les régulateurs boursiers des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, d'Allemagne et d'Australie.
L'ensemble de ces mesures ne suffisaient pas à surmonter la défiance de nouveau de mise envers le secteur financier: Société Générale reculait de 1,49% à 66,00 euros, à l'instar de Axa (-0,77% à 24,46 euros), Crédit Agricole (-0,63% à 14,31 euros) et de BNP Paribas (-0,38% à 67,74 euros).
Natixis (+0,00% à 3,07 euros) demeurait pour sa part à l'équilibre après avoir bouclé son augmentation de capital de 3,7 milliards d'euros.
Suez Environnement (+0,05% à 18,99 euros) grimpait légèrement, ayant fait lundi son entrée dans les valeurs du CAC 40, où il rejoint son rival Veolia (-0,26% à 30,82 euros). Les analystes de Raymond James jugent le "profil financier" de Suez Environnement "davantage en phase avec le marché" que son concurrent, notamment "grâce à une dette moins élevée".