La monnaie européenne a repassé lundi matin le seuil d'1,46 dollar pour un euro, le plan de sauvetage américain provoquant à la fois un retour du goût du risque sur les marchés et des craintes quant à l'endettement américain, pesant sur le billet vert.
Le dollar a touché 1,4625 dollar vers 10H30 GMT, un niveau plus touché depuis le 1er septembre, confirmant la fin de sa reprise, après plus d'un mois de hausse due à la volonté des investisseurs de croire que la crise toucherait moins durement les Etats-Unis que les autres économies occidentales.
Si les Bourses ont bien réagi à l'annonce du plus gros renflouage public depuis des décennies, les cambistes pour leur part tentaient encore d'en mesurer les implications pour l'évolution du secteur financier et sur la consommation américaine.
"L'impact de ce plan sur le billet vert sera négatif à court et à moyen terme" jugeaient les analystes de Barclays Capital.
Les 700 milliards de dollars annoncés, pour reprendre les actifs "non liquides" des banques, essentiellement des créances douteuses liées à la bulle immobilière des dernières années, et apurer le système financier en proie à une grave crise, sont en effet des deniers publics et doublent presque la dette américaine.
"Une grande partie de la force du dollar ces derniers mois est imputable au rapatriement de fonds américains investis à l'étranger en raison d'une aversion au risque importante. La baisse de ce sentiment d'aversion au risque devrait logiquement ralentir ces mouvements de rapatriation", ajoutaient les analystes de Barclays Capital.
Le goût du risque a en outre été dynamisé par l'annonce des deux dernières grandes banques d'affaires américaines, Goldman Sachs et Morgan Stanley, qui ont renoncé à leur statut pour devenir de simples holdings bancaires, ce qui leur permet d'avoir recours à la fenêtre d'escompte de la Réserve fédérale.