La Bourse de Paris restait en très fort rebond vendredi en fin de matinée, le CAC 40 grimpant de 6,56% et effaçant une partie des pertes considérables accumulées depuis le début de la semaine, porté par la perspective d'un plan d'envergure des autorités américaines.
A 11H55 (9H55 GMT), l'indice parisien remontait de 259,82 points à 4.217,68 points, dans un volume d'échanges très élevé de 4,2 milliards d'euros. Il avait dégringolé de 8,65% en seulement quatre séances, marquées par les déboires en chaîne de plusieurs institutions financières.
Londres grimpait de 7,86%, Francfort de 4,01% et l'Eurostoxx 50 de 6,03%.
Après une série de mesures qui n'ont pas suffi à rassurer, dont le sauvetage de l'assureur américain AIG et d'abondantes injections de liquidités, le Trésor américain et la Réserve fédérale ont annoncé jeudi l'ouverture de discussions avec le Congrès sur un "vaste plan" d'aide aux banques.
Il s'agirait d'aider ces établissements à se débarrasser de leurs actifs à risque, accumulés pendant la dernière bulle immobilière. Selon la presse américaine, le dispositif rappellerait celui imaginé pendant les années 1980 après l'effondrement de centaines de caisses d'épargne.
"Les avantages (d'une telle solution) pourraient être substantiels. En déversant tous les déchets toxiques dans un seul silo, le climat de suspicion qui a conduit aux problèmes de refinancement des banques devrait se dissiper", a estimé Rob Carnell, économiste de la banque ING.
Le courtier Aurel rappelle cependant que le Congrès "ne résoudra le problème que pour les banques présentes sur le sol américain", que "le montant du rachat des actifs défaillants est inconnu" et qu'une adoption rapide du plan suppose une prolongation de la session parlementaire aux Etats-Unis.
Par ailleurs, plusieurs autorités de marché ont encore durci le ton face aux vendeurs de titres "à découvert", un mécanisme légal mais soupçonné d'avoir fortement amplifié la dégringolade des valeurs financières cette semaine.
Le régulateur boursier américain a interdit temporairement, avec effet immédiat, les ventes à découvert sur les valeurs financières, suivant une décision similaire de son homologue britannique. Le régulateur français s'est contenté de rappeler sa "vigilance" et sa "sévérité" face à d'éventuelles violations des règles.
A Paris, les valeurs financières caracolaient toujours nettement en tête de la cote: BNP Paribas gagnait 13,52% à 65,69 euros, Crédit Agricole 24,12% à 14,15 euros, Dexia 22,67% à 10,52 euros, Natixis 20,41% à 2,95 euros et Société Générale 15,47% à 66,55 euros.
Mais cette vague d'optimisme profitait également aux titres les plus malmenés depuis le début de l'année. Veolia Environnement, chahuté en raison de sa dette jugée trop élevée, grimpait de 6,63% à 30,57 euros, et les automobiles, Peugeot et Renault, prenaient respectivement 8,15% à 30,84 euros et 6,68% à 50,77 euros.
EDF (+5,35% à 49,71 euros), quant à lui, ne pâtit guère du rachat de son partenariat américain Constellation Energy par Warren Buffett, les analystes estimant que cette opération n'entravera pas les ambitions nucléaires du groupe français aux Etats-Unis.