La Bourse de New York évoluait à l'équilibre jeudi à la mi-séance, l'action concertée des banques centrales pour augmenter la liquidité des marchés financiers peinant à rassurer totalement le marché: le Dow Jones gagnait 0,09% et le Nasdaq perdait 0,10%.
Vers 16H15 GMT, le dow jones industrial average (djia) avançait de 9,69 points, à 10.619,35 points, tandis que l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, cédait 2,14 points à 2.096,71 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait de 0,32% (soit 3,73 points), à 1.177,07 points.
Mercredi, Wall Street avait connu un nouveau plongeon en raison d'attaques contre les valeurs financières: le Dow Jones avait chuté de 4,06% (450 points) après un premier décrochage de plus de 500 points lundi, et le Nasdaq de 4,94%.
Après avoir ouvert en nette hausse, les indices ont effacé leurs gains en fin de matinée.
"Le rebond était entraîné par les valeurs qui avaient chuté mercredi, mais il n'a pas tenu", a commenté Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
"Avec l'expiration des options vendredi, le marché aura du mal à soutenir un rebond avant le milieu de la semaine prochaine", a ajouté l'analyste.
En matinée, le marché, dans une atmosphère toujours morose devant l'accélération de la crise financière, avait été soutenu par "un effort coordonné des banques centrales pour injecter plus de dollars dans le système financier mondial", a indiqué Patrick O'Hare, du site financier Briefing.com.
"Cette intervention a poussé les taux interbancaires à se détendre, ce qui est un développement bienvenu pour le système bancaire", a-t-il relevé.
Les grandes banques centrales mondiales avaient lancé dans la nuit une nouvelle grande action concertée, pour soulager des marchés monétaires proches de l'asphyxie en raison de la débâcle bancaire aux Etats-Unis.
L'aide est conséquente: la Réserve fédérale américaine a augmenté de 180 milliards de dollars le montant total de ses accords de "swap" (prêt réciproque de liquidités à court terme) avec la Banque centrale européenne (BCE) et ses quatre homologues britannique, canadienne, suisse et japonaise.
"On ne peut pas masquer la gravité de la tournure récente des événements. Quand le Dow Jones décroche de 7,1% en trois jours, c'est une situation paralysante, tandis qu'un effet d'entraînement nourrit les craintes les plus noires des investisseurs", a reconnu Patrick O'Hare.
Mais en dépit de l'aide de la Fed et de ses alliées, Wall Street restait agitée par nombre de rumeurs sur le secteur financier, qui globalement repartait à la baisse.
Après que le sort de Lehman Brothers, Merrill Lynch et AIG eut été brutalement réglé, le marché attendait un dénouement rapide pour les banques Morgan Stanley, Wachovia et Washington Mutual.
Des informations de presse faisaient état de négociations entre Morgan Stanley (-19,72% à 17,46 dollars), qui a perdu la moitié de sa valeur en Bourse en une semaine, et la banque généraliste Wachovia (+10,75% à 10,10 dollars) en vue d'une fusion.
Washington Mutual rebondissait, prenant 12,44% à 2,26 dollars, sur des spéculations d'un rachat prochain de l'établissement de Seattle, en grande difficulté en raison de son exposition au marché immobilier.
Après sa nationalisation, AIG regagnait 6,83%, à 2,19 dollars. En revanche, Citigroup cédait 5,49% et Goldman Sachs 11,18%.
Le producteur d'électricité Constellation Energy (+0,36% à 24,86 dollars) montait: le milliardaire Warren Buffett a proposé de le racheter pour 4,7 milliards de dollars.
Le groupe d'alimentation Kraft Foods, qui va intégrer lundi l'indice Dow Jones, prenait 2,85% à 33,58 dollars.
Le marché obligataire baissait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans progressait à 3,452%, contre 3,410% mercredi soir, et celui à 30 ans à 4,115%, contre 4,081% la veille.