La Bourse de Paris semblait opter pour la hausse jeudi en fin de matinée, le CAC 40 prenant 0,96% après de nombreuses fluctuations autour de l'équilibre, profitant d'une accalmie provisoire avant la reprise des échanges à Wall Street.
A 12H00 (10H00 GMT), l'indice vedette gagnait 38,52 points à 4.038,63 points, dans un volume d'échanges élevé de 2,4 milliards d'euros, se redressant après avoir lâché 7,68% en trois jours. Le CAC 40 était tombé jusqu'à 3.954,28 points en début de séance (-1,14%).
Londres prenait 1,66%, Francfort 0,97% et l'Eurostoxx 50 0,93%.
"Le marché reste très fragile et peut rechuter à la moindre nouvelle. Il faut attendre les Etats-Unis pour avoir une orientation", a expliqué à l'AFP un vendeur d'actions parisien, précisant que de nombreux gérants avaient reçu de leurs clients "l'interdiction d'intervenir" dans de telles conditions.
Mercredi déjà, la place parisienne avait évolué en dents de scie avant de sombrer dans les deux dernières heures de la séance, à son plus bas niveau depuis mai 2005, vaincue par la valse de rumeurs négatives sur le secteur financier.
Parmi les quelques facteurs positifs, la Réserve fédérale américaine a annoncé qu'elle allait apporter 180 milliards de dollars aux marchés financiers par le biais de l'augmentation de ses accords de "swap" (prêts réciproques de liquidités, ndlr) avec la Banque centrale européenne (BCE), la Banque Nationale de Suisse, la Banque d'Angleterre, la Banque du Japon et la Banque du Canada.
Autre mesure, technique mais remarquée, le régulateur boursier américain a imposé à partir de 16H00 GMT ce jeudi de nouvelles règles plus strictes concernant les ventes à découvert d'actions, pour lutter contre les manipulations de cours boursiers.
"C'est une nouvelle importante, qui pourrait limiter les ventes à découvert +sauvages+ servant à spéculer à la baisse", des opérations qui "peuvent expliquer une partie de la chute violente de ces derniers jours", a précisé le vendeur d'actions.
Les marchés restaient cependant agités par les craintes de nouvelles défaillances dans le secteur financier, alors que la liste des établissements réputés en grande difficulté n'a cessé de s'allonger aux Etats-Unis, mais aussi en Europe.
La britannique HBOS vient ainsi de confirmer son rachat en urgence par sa rivale Lloyds TSB et, selon la presse américaine, la banque de Seattle Washington Mutual serait en quête d'un repreneur, étranglée par le poids de ses encours immobiliers.
La spéculation s'est même tournée vers Morgan Stanley, l'une des deux dernières banques d'affaires indépendantes de Wall Street avec Goldman Sachs, dont le titre a perdu plus de 24% mercredi alors que le groupe a publié de solides résultats mercredi soir.
Chahutées en début de séance, les financières remontent: Axa prend 3,13% à 20,43 euros, BNP Paribas 5,39% à 59,22 euros, Crédit Agricole 4,29% à 12,28 euros, Dexia 8,29% à 8,91 euros et Société Générale 4,82% à 56,99 euros.
Pernod Ricard (-5,13% à 58,82 euros) reste en queue d'indice malgré des résultats annuels conformes aux attentes des analystes, pénalisé par la défiance envers le secteur des vins et spiritueux et par "son endettement relativement élevé", selon le vendeur d'actions.