La Bourse de Paris a de nouveau terminé en forte baisse, le CAC 40 reculant de 1,06% sous le seuil des 4.000 points, dans un marché nerveux, plombé par des perspectives économiques et financières moroses.
L'indice vedette a lâché 42,25 points à 3.957,86 points, son plus bas niveau depuis le 3 mai 2005, dans un volume d'échanges élevé de 8,206 milliards d'euros, ce qui porte à 8,63% son recul sur la semaine.
Londres abandonnait 0,66%, Francfort terminait à l'équilibre (+0,04%), tandis que l'Eurostoxx 50 se repliait de 0,59%.
La place parisienne a souffert des inquiétudes persistant sur de grands établissements financiers et de la publication d'indicateurs défavorables aux Etats-Unis.
"Les craintes sont toujours présentes", a souligné Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities. "Après la faillite de (la banque d'affaires) Lehman Brothers, les angoisses d'une propagation du risque systémique ne sont pas éteintes", observe-t-il.
Après le rachat de la banque britannique HBOS par sa rivale Lloyds TSB, les incertitudes persistent sur le sort des banques américaines Washington Mutual et Morgan Stanley, l'une des deux seules banques d'affaires indépendantes subsistant à Wall Street.
Les indicateurs macroéconomiques du jour n'ont pas contribué à rassurer les investisseurs: les demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux Etats-Unis ont notamment augmenté de 10.000 par rapport à la semaine précédente, alors que les analystes tablaient sur une baisse.
Quant au Conference Board, indice américain composite censé préfigurer l'évolution de la conjoncture dans les six prochains mois, il a reculé de 0,5% en août, laissant augurer d'une perspective sombre pour les prochains mois.
Déprimée par ce faisceau de nouvelles, la Bourse de Paris a effacé en clôture les gains enregistrés lors de son rebond de l'après-midi, alors qu'elle était portée par l'action concertée des banques centrales destinée à augmenter la liquidité des marchés.
La Réserve fédérale américaine a ainsi augmenté de 180 milliards de dollars le montant total de ses accords de "swap" (prêt réciproque de liquidités à court terme) avec la Banque centrale européenne (BCE) et ses quatre grandes homologues britannique, canadienne, suisse et japonaise.
Cette nouvelle stimulait les valeurs financières, chahutées en début de séance: Dexia (+4,23% à 8,576 euros), BNP Paribas (+2,99% à 57,87 euros), Société Générale (+2,74% à 55,86 euros) ont monté, seul Crédit Agricole (-3,18% à 11,40 euros) évoluant dans le rouge.
En revanche, en queue des valeurs vedettes, Pernod Ricard a plongé de 9,85% à 55,89 euros, pénalisé par la défiance envers le secteur des vins et spiritueux, tandis que ArclorMittal (-6,04% à 37,27 euros) continuait de pâtir de la désaffection des investisseurs pour les titres liés au matières premières.
Total (-3,04% à 41,00 euros) a reculé, alors que le prix du baril de pétrole baissait à nouveau dans les échanges européens.
Danone, considéré comme une valeur refuge, a cependant grimpé de 2,71% à 51,06 euros, et EDF (+0,12% à 47,41 euros) a progressé, après avoir indiqué que les conditions n'étaient "pas réunies" pour monter au capital du groupe américain d'énergie Constellation Energy.