La Bourse de Paris devrait ouvrir en très net rebond vendredi matin, revigorée par la perspective d'un plan gouvernemental d'envergure pour enrayer la crise aux Etats-Unis, le contrat à terme sur le CAC 40 grimpant de 4,62% une quarantaine de minutes avant l'ouverture.
L'indice parisien avait enchaîné jeudi une quatrième baisse consécutive, le CAC 40 reculant de 1,06% et terminant sous le seuil des 4.000 points, dans un marché plombé par des perspectives économiques et financières moroses.
Mais la Bourse de New York a très fortement rebondi, à l'issue d'une séance en montagnes russes, sur des espoirs d'intervention de l'Etat américain pour mettre fin à la crise financière: le Dow Jones a repris 3,86% et le Nasdaq 4,78%.
Les Bourses d'Asie remontaient elles aussi en flèche vendredi, notamment celle de Tokyo, où l'indice Nikkei a fini sur un bond de 3,76%.
Le Trésor américain et la Réserve fédérale ont annoncé jeudi soir l'ouverture de discussions avec les responsables du Congrès sur un "vaste plan" destiné à aider les banques à se débarrasser de leurs actifs à risques, accumulés pendant la dernière bulle immobilière.
Selon des informations de presse, l'administration américaine envisagerait de rééditer ce qui avait été fait dans les années 1980, après l'effondrement de centaines de caisses d'épargne. Une structure, baptisée Resolution Trust Corporation, avait alors été mise en place pour reprendre les actifs des banques faillies et pour les vendre de manière ordonnée.
Par ailleurs, à Wall Street comme à Londres, les investisseurs doivent désormais compter avec des règles plus strictes sur les ventes à découvert, destinées à freiner les attaques boursières les plus violentes, comme celles qui ont précipité récemment la chute de plusieurs institutions financières.
Si l'autorité américaine des marchés s'est contentée de durcir les conditions de ce type d'opérations, son homologue britannique a pris une mesure plus extrême, en interdisant pendant quatre mois les ventes à découvert sur les actions des financières.
Côté publications, l'éditeur américain de logiciels pour les entreprises Oracle a annoncé jeudi un bénéfice net de 1,5 milliard de dollars au premier trimestre de son exercice 2008-2009, en hausse de 32% et supérieur aux prévisions des analystes.
Aucune statistique majeure n'est attendue cette séance.
VALEURS A SUIVRE:
TOTAL: la compagnie d'état bolivienne YPFB a annoncé jeudi un accord avec le groupe pétrolier français et le russe Gazprom pour investir 4,5 milliards de dollars dans l'exploitation de gaz naturel dans le sud-est du pays andin.
BNP PARIBAS, CREDIT AGRICOLE, DEXIA, NATIXIS, SOCIETE GENERALE: les valeurs financières devraient être les premières gagnantes du "vaste plan" dont l'administration américaine a esquissé les contours jeudi soir, sur le modèle du sauvetage des caisses d'épargne dans les années 1980.
Par ailleurs, le Financial Times affirme vendredi que la banque d'affaires américaine Morgan Stanley est en discussions avec le fonds souverain chinois CIC pour que celui-ci rentre dans son capital à hauteur de 49%.
ALSTOM: la construction d'une ligne ferroviaire à grande vitesse en Argentine est toujours d'actualité et sans problème de financement, a indiqué jeudi l'ambassadeur de France à Buenos Aires, Frédéric Baleine du Laurens, après des déclarations ambiguës émanant du gouvernement argentin.
Emmené par Alstom, le consortium Veloxia avait signé en avril le contrat d'adjudication, d'une valeur de 2,4 milliards d'euros, de cette ligne entre Buenos Aires et Cordoba (centre).
PERNOD RICARD: les analystes de la banque américaine Citigroup ont abaissé leur objectif de cours sur le titre, de 68,50 à 60 euros, au lendemain de prévisions jugées prudentes du groupe de vins et spiritueux pour 2009.