Wall Street est attendu en net recul, malgré le plan de sauvetage d'AIG par la Réserve fédérale. Les marchés, qui avaient rebondi hier grâce à la rumeur d'une telle opération, s'interrogent désormais sur les risques qu'elle fait peser sur l'ensemble du secteur financier. Le prêt de 85 milliards consenti par les pouvoirs publics américains pourrait ne pas s'avérer suffisant, craignent certains observateurs. Peu avant l'ouverture, les futures sur les indices S&P 500 et Nasdaq-100 s'inscrivent en baisse de respectivement 16,50 points à 1 197,75 points et 15,00 points à 96,81 points.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont fini en hausse au terme d'une nouvelle séance volatile. Les indices ont évolué au gré des différentes rumeurs concernant l'assureur AIG. C'est finalement une information de Bloomberg selon laquelle les autorités américaines allaient venir au secours de l'assureur en difficulté qui a permis à Wall Street de terminer dans le vert. Pour sa part, la Réserve fédérale n'a pas modifié ses taux d'intérêt. Le Dow Jones a clôturé en hausse de 1,30% à 11059,02 points et le Nasdaq Composite sur un gain de 1,28% à 2207,09 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les mises en chantier aux Etats-Unis en juillet sont ressorties à 895 000 unités en rythme annuel, ce qui est bien inférieur au consensus de 950 000. Il s'agit du niveau le plus bas depuis plus de 17 ans.
Par ailleurs, 854 000 permis de construire ont été accordés, toujours en rythme annuel, à comparer avec la prévision moyenne des analystes de 925 000.
Les statistiques pétrolières hebdomadaires seront publiées outre-Atlantique à 16h30.
Les valeurs à suivre
AIG
Les pouvoirs publics américains se sont décidés à dévoiler un plan de sauvetage pour voler au secours d'American International Group. L'assureur américain recevra un prêt de la part de la Réserve fédérale susceptible d'atteindre 85 milliards de dollars. La Fed précise que ce prêt-relais garanti exceptionnel porte sur deux ans et prévoit une prise de participation du gouvernement à hauteur de 79,9% du capital.
CISCO
Le spécialiste des équipements de réseau Cisco a confirmé ses objectifs de croissance de long terme. Il table toujours sur une progression de son chiffre d'affaires comprise entre 12% et 17% pour les prochaines années. Pour le trimestre en cours, le groupe vise une croissance de ses ventes de 8%. Le trimestre suivant, elles sont attendues en hausse de 8,5%.
LEHMAN BROTHERS
Lundi, les marchés apprenaient l'échec des négociations entre Barclays et Lehman Brothers, aboutissant à la faillite de ce dernier. De nombreuses rumeurs de presse évoquaient toutefois la poursuite de discussions entre les deux banques, dans l'optique d'un rachat d'activités par Barclays. L'établissement britannique a annoncé aujourd'hui un accord avec Lehman Brothers portant sur le rachat de certains actifs pour 1,75 milliard de dollars.
GENERAL MILLS
General Mills a enregistré une baisse de 4% de son bénéfice du premier trimestre à 278,5 millions de dollars ou 79 cents par action, contre 288,9 millions ou 81 cents par action un an plus tôt. En revanche, le chiffre d'affaires a augmenté de 14% à 3,5 milliards contre 3,07 milliards auparavant. Le consensus Reuters tablait sur un BPA de 87 cents par action et un chiffre d'affaires de 3,28 milliards de dollars. Le groupe de céréales qui produit la marque Cheerios a expliqué la baisse de sa rentabilité par la hausse des prix agricoles et des matières premières.
SANDISK
Le fabricant de mémoires informatiques Sandisk a rejeté l'offre de rachat de 5,9 milliards de dollars du sud-coréen, Samsung. Ce dernier proposait 26 dollars en numéraire, ce qui représente une prime de plus de 70% par rapport au cours de clôture de mardi. Sandisk estime que cette offre hostile le sous valorise significativement. Sandisk fabrique des mémoires flash pour les baladeurs numériques, les téléphones portables et les appareils photos.
MORGAN STANLEY
Après un début de semaine chaotique, les résultats de Morgan Stanley, qui ressortent supérieurs aux attentes des marchés, contribuent à apaiser les investisseurs dans un contexte de crise intense. Morgan Stanley a ainsi dégagé au troisième trimestre un bénéfice net de 1,42 milliard de dollars, en recul de 8% seulement par rapport à la même période l'an passé. Un chiffre qui contraste avec la chute de 70% annoncée par Goldman Sachs quelques heures plus tôt.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.
Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index) : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois.