La Bourse de New York a connu mercredi une nouvelle déroute, avec une accélération de ses pertes en fin de séance, en raison de nouvelles attaques contre les valeurs financières: le Dow Jones a cédé 4,06% et le Nasdaq 4,94%.
Le dow jones industrial average (djia) a lâché 449,36 points, à 10.609,66 points, et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, 109,05 points, à 2.098,85 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a quant à lui abandonné 4,71%, soit 57,21 points, à 1.156,39 points.
Wall Street avait déjà enregistré lundi son plus violent plongeon (-504 points) depuis les attentats du 11 septembre 2001. Cette nouvelle rechute fait suite à l'intervention inédite de la Réserve fédérale américaine en faveur de l'ex-numéro un mondial de l'assurance AIG, menacé de faillite.
"Le marché est très volatil. Il y a beaucoup d'informations et de rumeurs qui circulent", a constaté Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
La reprise d'AIG n'a pas rassuré le marché, qui au contraire s'est interrogé sur la gravité de la crise, après l'octroi par la Fed d'un prêt relais de 85 milliards de dollars au groupe, en échange de 80% de son capital.
Le titre de l'assureur, dont les actionnaires vont se retrouver à la portion congrues, s'est encore effondré, à 2,05 dollars (-45,33%).
Le pessimisme ambiant s'est traduit par une grande braderie des valeurs financières. Morgan Stanley (-24,22% à 21,75 dollars) et Goldman Sachs (-13,92% à 114,50 dollars) ont fait les frais des spéculations sur leur avenir.
Les deux institutions sont les deux dernières banques d'affaires indépendantes de Wall Street après l'élimination de trois de leurs concurrentes: Bear Stearns rachetée par JP Morgan Chase, Lehman Brothers en dépôt de bilan et Merrill Lynch mariée à Bank of America.
Les autres banques ont suivi le mouvement: Washington Mutual, auquel les pouvoirs publics chercheraient un repreneur, a lâché 13,36% à 2,01 dollars, JPMorgan a reculé de 12,20% et Citigroup a cédé 10,92%.
Le fabricant de cartes mémoires Sandisk s'est envolé de 40,56% après l'offre de rachat déposée mardi par le sud-coréen Samsung Electronics.
Les quelques valeurs qui surnageaient en séance, bénéficiant du repositionnement des investisseurs vers les valeurs défensives, ont finalement cédé à la tendance du marché. Johnson & Johnson a ainsi perdu 0,42%.
"Il sera très difficile d'avoir un rebond d'ici la fin de la semaine. Il y a des options qui expirent d'ici vendredi et de nombreux titres ont besoin d'être vendus, plutôt qu'achetés", a prévenu Mace Blicksilver.
Les investisseurs se sont réfugiés sur le marché obligataire. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a plongé à 3,410%, contre 3,491% mardi soir, et celui à 30 ans à 4,081%, contre 4,095% la veille.