Les marchés actions américains réduisent leurs pertes dans une séance marquée par une très forte volatilité. Les investisseurs, en alerte maximale, surréagissent aux nouvelles en provenance du secteur financier. Ainsi Goldman Sachs, en perte de plus de 12% à l'ouverture, ne cédait plus que 0,8% à 17h30, heure de Paris. AIG perd lui plus de 30% après avoir ouvert à -60%. Selon une source citée par la chaîne CNBC, de l'argent public pourrait venir au secours du premier assureur américain. A 17h30, le Dow Jones cédait 0,47% à 10867,19 points. Le Nasdaq Composite reculait de 0,55% 2167,95 points.
Tous les voyants sont dans le rouge aujourd'hui pour American International Group. Après avoir dévissé de plus de 61% hier à Wall Street, le titre de l'assureur américain lâche aujourd'hui 48,74% à 2,32 dollars. Celui-ci limite toutefois ses pertes, après avoir chuté jusqu'à 1,25 dollar lors des premiers échanges. L'an passé, l'action AIG s'était échangée jusqu'à 70,13 dollars. Lundi soir, S&P, Moody's et Fitch ont dégradé tous trois leurs notes sur AIG, menaçant gravement l'intégrité de la société.
Les chiffres macroéconomiques
Les prix à la consommation pour le mois d'août aux Etats-Unis ont reculé de 0,1% après une hausse de 0,8% en juillet. Les économistes tablaient sur un repli de 0,1%. Hors alimentation et énergie, ils ont progressé de 0,2%, conformément au consensus, après une hausse de 0,3% en juillet.
Les marchés attendent avec impatience la décision de la Fed sur les taux à 20h15.
Les valeurs à suivre
AIG
La journée de mardi devrait s'avérer décisive pour American International Group. L'assureur américain, dont le titre s'est effondré de 61% sur la seule séance d'hier, est au coeur de toutes les attentions. Les observateurs du secteur s'inquiètent de la suite des événements. AIG, pourtant, est parvenu à récupérer 20 milliards de dollars via un montage d'échange d'actifs, grâce à un accord passé auprès de l'Etat de New York. Un signe positif incontestable, alors que le groupe cherchait hier 40 milliards de dollars dans des délais courts.
BRISTOL-MYERS SQUIBB
Bristol-Myers Squibb est prêt à abandonner son offre de 60 dollars par action sur la société de biotechnologie ImClone Systems selon les circonstances, a déclaré le directeur financier de la société, Jean-Marc Huet cité par l'agence Reuters. La semaine dernière, le groupe pharmaceutique américain était resté ferme sur le sujet en refusant de relever son offre malgré la demande du président d'ImClone Carl Icahn qui disait avoir reçu une autre proposition à 70 dollars. Bristol-Myers Squibb a annoncé lundi après la clôture de Wall Street la mise prochaine sur le marché de 10% à 20% des parts de sa filiale de nutrition infantile Mead Johnson.
DELL
Dell a annoncé avoir constaté une nouvelle détérioration de la demande mondiale en technologies de l'information. Lors de la publication de ses résultats du deuxième trimestre, fin août, le deuxième fabricant mondial d'ordinateurs avait prévenu que le ralentissement des dépenses dans ce domaine se propageait des Etats-Unis à l'Europe occidentale et à certains pays d'Asie. Dell a précisé aujourd'hui qu'il s'attendait à enregistrer une croissance de ses livraisons supérieure à celle du marché sur l'ensemble de l'année, comme cela avait été le cas sur les six premiers mois.
GOLDMAN SACHS
La banque d'investissement new-yorkaise Goldman Sachs a publié un bénéfice net trimestriel en très forte baisse, mais toutefois supérieure aux attentes des analystes. Alors que le secteur financier traverse des heures sombres, le bénéfice net de la banque d'affaires a chuté de 70% à 845 millions de dollars pour des revenus de 6,04 milliards de dollars (en baisse de 51%). Le bénéfice par action dilué trimestriel s'élève à 1,81 dollar, légèrement supérieur au 1,71 dollar sur lequel tablaient les analystes.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.
Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index) : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois.