La Bourse de Paris a terminé en net rebond vendredi, le CAC 40 grimpant de 1,97% après trois séances de baisse et profitant de la hausse des valeurs liées aux matières premières, dans un marché un peu rassuré sur le sort de Lehman Brothers.
L'indice vedette a pris 83,59 points à 4.332,66 points, dans un volume d'échanges modeste de 4,7 milliards d'euros.
Londres a avancé de 1,85%, Francfort de 0,91% et l'Eurostoxx 50 de 1,61%.
La place parisienne a bénéficié du soutien des autorités américaines à Lehman Brothers, le Trésor et la Réserve fédérale ayant entrepris de démarcher des investisseurs privés pour recapitaliser la banque d'affaires en difficulté.
"Il y a un soulagement à court terme en voyant la volonté politique de s'impliquer quand il y a urgence", quelques jours après le plan de sauvetage des géants américains du refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae, a expliqué à l'AFP Frédéric Rozier, conseiller de gestion chez Meeschaert.
Mais l'enthousiasme des investisseurs s'est progressivement émoussé, à mesure que la presse américaine affirmait que les candidats à une reprise de la banque ne doivent pas compter sur une aide de l'Etat, comparable à celle qui avait facilité en mars le rachat de Bear Stearns par JPMorgan Chase.
Par ailleurs, "le ralentissement économique en cours empêche le marché d'entamer une tendance haussière durable" et cantonne le CAC 40 "à un niveau d'équilibre situé autour de 4.300 points", souligne Christophe Donay, responsable de la stratégie d'investissement chez Kepler Equities.
La principale statistique américaine du jour a d'ailleurs déçu, les ventes de détail fléchissant de 0,3% sur un mois en août, alors que les économistes tablaient sur une hausse de 0,3%. Pour ING, "une consommation nulle ou négative au troisième trimestre se profile" aux Etats-Unis.
En revanche, le marché a profité de la reprise des valeurs énergétiques et liées aux matières premières, aidées par le rebond des prix du pétrole alors que l'ouragan Ike approche les côtes du Texas, amputant de 12% les capacités américaines de raffinage.
Société Générale (+1,75% à 65,01 euros), Crédit Agricole (+2,04% à 14,03 euros) et BNP Paribas (+2,31% à 64,54 euros) ont progressé, aidés par la perspective d'un sauvetage de Lehman Brothers. Dexia (+2,11% à 10,49 euros) a également monté, en dépit de l'abaissement par Citigroup de sa recommandation sur le titre.
EADS (-5,43% à 15,50 euros) a plongé, pénalisé par un article des Echos affirmant que le premier vol de l'avion de transport militaire A 400M serait retardé jusqu'en 2009, "faisant craindre plusieurs centaines de millions d'euros de nouvelles provisions sur le second semestre".
Vallourec (+7,93% à 161,06 euros) a terminé en tête des valeurs vedettes, conforté par la remontée du prix du baril, et alors que les investisseurs se sont lancés dans une chasse aux titres "sous-valorisés", selon un vendeur d'actions.
Total (+2,15% à 45,70 euros), GDF Suez (+4,80% à 36,71 euros), ArcelorMittal (+5,07% à 46,09 euros), Eramet (+7,83% à 324,77 euros), Technip (+2,60% à 47,77 euros) et Bourbon (+2,49% à 36,29 euros) ont aussi bénéficié d'une embellie sur les matières premières.
EDF (+4,85% à 50,20 euros): l'Etat va proposer aux salariés la vente de 0,4% des actions qu'il détient, comme prévu après la cession par l'Etat en décembre de 2,47% du capital.
Eurotunnel (-0,56% à 8,95 euros) a souffert de l'incendie dans le tunnel sous le Manche, même si le PDG du groupe a affirmé que les "incidences financières" seraient "limitées" pour la compagnie exploitante.
Maurel et Prom (+4,62% à 12,23 euros) a rassuré après les propos de son PDG Jean-François Hénin, affirmant que la politique de dividende de la société n'était "pas remise en cause" par la perte générée par un de ses salariés, qui pourrait atteindre 36 millions d'euros.