La Bourse de Paris se repliait jeudi en fin de matinée pour la troisième séance consécutive, le CAC 40 perdant 0,77% dans un marché soutenu par les pétrolières et les valeurs "dollar", mais suspendu au sort de la banque américaine Lehman Brothers.
A 11H45 (9H45 GMT), l'indice vedette cédait 32,83 points à 4.250,83 points, dans un volume d'échanges modeste de 1,1 milliard d'euros, après avoir abandonné 1,08% mardi et 0,23% mercredi.
Londres se repliait de 0,71%, Francfort de 0,73% et l'Eurostoxx 50 de 0,70%.
"Les volumes sont faibles, signe que le marché se cherche. On est dans une totale expectative concernant Lehman Brothers", qui a publié de lourdes pertes mercredi et n'a trouvé de solution pour se renflouer, a expliqué à l'AFP Jean-Bernard Parenti, de SwissLife Gestion Privée.
Selon lui, les investisseurs ne savent pas si la banque "va sortir un fonds souverain du chapeau pour se recapitaliser, si elle va être nationalisée comme Freddie Mac et Fannie Mae (les géants américains du refinancement hypothécaire, ndlr) ou si elle sera démantelée et cédée par branches".
La seule animation sur la place parisienne venait par conséquent des valeurs liées au billet vert et au baril de brut, alors que l'euro est retombé jeudi sous les 1,39 dollar pour la première fois depuis près d'un an, tandis que le pétrole est orienté à la hausse.
"On a des rebonds logiques sur les parapétrolières et les +utilities+ (services aux collectivités, nldlr) comme GDF Suez. Safran et EADS sont toujours soutenus par le dollar, mais ce n'est pas non plus la ruée sur ces titres", a poursuivi M. Parenti.
Les opérateurs surveilleront cette séance plusieurs statistiques américaines, dont les prix à l'importation d'août et les demandes hebdomadaires d'allocations chômage, à 12H30 GMT.
La balance commerciale des Etats-Unis, également attendue à 12H30 GMT, devrait afficher "un déficit de 58 milliards de dollars en juillet contre -56,8 milliards de dollars le mois précédent", selon le Crédit Mutuel-CIC.
TOTAL (+1,59% à 45,02 euros) soutient le marché au lendemain de la signature d'un accord entre la Jordanie, le géant pétrolier français et la société étatique brésilienne Petrobras, en vue d'extraire du pétrole des gigantesques réserves de schistes bitumineux du royaume.
Par ailleurs, Total a revu mercredi à la baisse sa prévision de production et indiqué qu'il allait investir davantage, notamment par des acquisitions "plus importantes", dans un contexte de prix du brut élevés.
VALLOUREC (+2,59% à 154,71 euros), MAUREL ET PROM (+2,32% à 11,89 euros) et CGG VERITAS (+2,49% à 23,50 euros), malmenés à mesure que le baril retombait jusqu'à repasser sous les 100 dollars, se redressent.
ARCELORMITTAL (+2,31% à 43,61 euros) bénéficie également la reprise des matières premières.
BNP PARIBAS (-2,12% à 62,31 euros), CREDIT AGRICOLE (-1,92% à 13,78 euros), DEXIA (-2,00% à 10,43 euros), NATIXIS (-3,63% à 3,45 euros) et SOCIETE GENERALE (-1,85% à 64,42 euros) poursuivent sur leur lancée de la veille et souffrent des inquiétudes suscitées par Lehman Brothers.
EADS (+2,31% à 16,36 euros) profite de la remontée du dollar, bien que le Pentagone ait décidé mercredi de laisser à la prochaine administration américaine le choix de déterminer qui, entre Boeing et l'alliance EADS/Northrop Grumman, renouvellera la flotte d'avions ravitailleurs de l'armée de l'air.
AXA (-3,25% à 21,99 euros) se replie, pénalisé par l'abaissement de la recommandation des analystes d'UBS à "neutre", contre "acheter" auparavant.
PSA PEUGEOT-CITROËN (-2,59% à 32,14 euros) pâtit de la remontée du brut, alors que Citroën a présenté mercredi la C3 Picasso, version monospace de sa citadine qui sera fabriquée en Slovaquie et lancée en 2009, et dont la marque espère vendre 110.000 exemplaires par an.