La Bourse de Paris accentuait son repli jeudi après-midi, le CAC 40 perdant 2,08% dans un marché pénalisé par l'ouverture négative à Wall Street et inquiet du sort de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers.
A 15H45 (13H45 GMT), l'indice vedette cédait 88,89 points à 4.194,77 points, dans un volume d'échanges modeste de 2,8 milliards d'euros, après avoir abandonné 1,08% mardi et 0,23% mercredi.
Londres se repliait de 1,11%, Francfort de 1,60% et l'Eurostoxx 50 de 1,67%.
La Bourse de New York perdait du terrain dans les premiers échanges, le Dow Jones reculant de 1,17% et le Nasdaq de 1,33%, tandis que le titre Lehman Brothers dégringolait de plus de 35%.
"On est dans une totale expectative concernant Lehman Brothers", qui a publié de lourdes pertes mercredi et n'a pas trouvé de solution pour se renflouer, a expliqué à l'AFP Jean-Bernard Parenti, de SwissLife Gestion Privée.
Selon lui, les investisseurs ne savent pas si la banque "va sortir un fonds souverain du chapeau pour se recapitaliser, si elle va être nationalisée comme Freddie Mac et Fannie Mae (les géants américains du refinancement hypothécaire, ndlr) ou si elle sera démantelée et cédée par branches".
La seule animation sur la place parisienne venait par conséquent des valeurs liées au billet vert et au baril de brut, alors que l'euro est retombé jeudi sous 1,39 dollar pour la première fois depuis près d'un an, tandis que le pétrole est orienté à la hausse.
Côté statistiques, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage se sont de nouveau établies au-dessus des attentes aux Etats-Unis, comme la semaine dernière, baissant néanmoins de 6.000 pour s'établir à 445.000, alors que les économistes tablaient sur 440.000.
TOTAL (+0,50% à 44,54 euros) limite le recul du marché, au lendemain de la signature d'un accord entre la Jordanie, le géant pétrolier français et la société étatique brésilienne Petrobras, en vue d'extraire du pétrole des gigantesques réserves de schistes bitumineux du royaume.
Par ailleurs, Total a revu mercredi à la baisse sa prévision de production et indiqué qu'il allait investir davantage, notamment par des acquisitions "plus importantes", dans un contexte de prix du brut élevés.
BNP PARIBAS (-3,82% à 61,23 euros), CREDIT AGRICOLE (-4,02% à 13,48 euros), DEXIA (-5,10% à 10,09 euros), NATIXIS (-8,10% à 3,29 euros) et SOCIETE GENERALE (-5,09% à 62,35 euros) s'enfoncent dans le rouge et souffrent des inquiétudes suscitées par Lehman Brothers.
JCDECAUX (-3,88% à 15,10 euros) se replie très nettement après avoir annoncé être entré en discussions exclusives en vue d'un rapprochement de certains de ses actifs avec ceux de son concurrent News Outdoor Group (NOG), basé en Russie.