La Bourse de New York se maintenait en hausse mercredi à la mi-séance, malgré les questions que soulèvent le plan annoncé par la banque d'affaires Lehman Brothers pour consolider ses liquidités: le Dow Jones gagnait 0,57% et le Nasdaq 0,52%.
Vers 16H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) prenait 64,49 points à 11.295,22 points, et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, 11,43 points, à 2.221,24 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 progressait quant à lui de 0,33%, soit 4,00 points, à 1.228,51 points.
Mardi, Wall Street avait fini en forte baisse, plombée par les valeurs financières qui ont pâti de la chute du titre Lehman Brothers, et par les valeurs énergétiques, alors que le pétrole retombait sous les 100 dollars: le Dow Jones avait perdu 2,43%, le Nasdaq 2,64% et le S&P 500 3,41%.
"La baisse a été si forte mardi, avec un mouvement de panique, que le marché rebondit", a expliqué Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
"Mais les problèmes sont toujours là, et je ne vois pas de nouvelle optimiste qui pourrait aider le marché à inverser la tendance, toujours baissière", a-t-il ajouté.
Pressé d'agir face aux inquiétudes du marché, Lehman a annoncé avant l'ouverture du marché, de façon anticipée, une perte de 3,9 milliards de dollars au troisième trimestre, bien plus lourde qu'attendu.
Mais la banque a aussi annoncé des mesures pour consolider ses liquidités, avec la cession d'une participation majoritaire au sein de ses activités de gestion d'actifs et le transfert de la majorité de ses actifs dans l'immobilier commercial à une nouvelle société indépendante.
"C'est presque un plan de démantèlement que Lehman a annoncé", a estimé Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
"Il y a deux lectures: si le plan proposé se passe bien, la compagnie survivra, mais si toutes ces ventes potentielles n'arrivent pas à se concrétiser, les problèmes seront exacerbés", a-t-il ajouté.
Suivant ces interrogations, le titre Lehman (+3,47% à 8,06 dollars), qui a perdu plus de la moitié de sa valeur lors des deux dernères semaines, subissait de fortes variations, passant du rouge au vert à plusieurs reprises.
Dans le reste du secteur financier, Citigroup perdait 2,44%, Merrill Lynch 7,03% et Goldman Sachs 2,94%.
"Par association, on regarde de nouveaux les autres établissements, par rapport à leurs investissements dans des actifs peu liquides, et celui qui est le plus regardé est de nouveau Merrill Lynch, par association", a relevé M. Volokhine.
La banque régionale Washington Mutual chutait de 25,76% à seulement 2,45 dollars, au plus bas depuis 20 ans, relevaient les anlystes.
Selon Patrick O'Hare, de Briefing.com, le marché était soutenu par le groupe de messagerie et de logistique FedEx et le fabricant de composants électroniques Texas Instruments.
FedEx (+2,56% à 86,92 dollars) a relevé sa prévision de bénéfice par action (BPA) pour le premier trimestre de son exercice achevé fin août.
Texas Instruments (+1,11% à 21,95 dollars) a affiné sa prévision de résultat par action pour le troisième trimestre, qui reste en ligne avec ses objectifs, attestant d'une bonne résistance face aux difficultés de l'économie.
Les constructeurs aéronautiques Boeing (-2,55% à 62,39 dollars) et Northrop Grumman (-0,85% à 70,18 dollars) baissaient, alors que le Pentagone a annulé son appel d'offres pour le renouvellement de sa flotte d'avions ravitailleurs, d'un montant initial de 35 milliards de dollars.
Le groupe de biotechnologies ImClone (+7,23% à 68,25 dollars), convoité par Bristol-Myers Squibb (-2,04% à 21,59 dollars), a indiqué avoir trouvé un acquéreur potentiel plus généreux.
Le marché obligataire baissait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans montait à 3,626%, contre 3,596% mardi soir, et celui à 30 ans à 4,210%, contre 4,192%.