La Bourse de New York voyait sa hausse ralentir lundi à la mi-journée, après une ouverture en fanfare suite à la mise sous tutelle des organismes de refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac: le Dow Jones gagnait encore 1,39%, mais le Nasdaq perdait 0,16%.
Vers 15H55 GMT, le dow jones industrial average (djia) grimpait de 155,76 points, à 11.376,72 points, tandis que l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, reculait de 3,63 points, à 2.252,25 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 points avançait quant à lui de 0,93%, soit 11,57 points, à 1.253,88 points.
Vendredi, Wall Street avait fini à l'équilibre, grâce à un regain d'intérêt pour les valeurs financières en fin de séance qui a compensé le bond du chômage aux Etats-Unis: le Dow Jones avait gagné 0,29% et le S&P 500 0,44% tandis que le Nasdaq avait perdu 0,14%.
Après des mois de spéculations sur l'avenir de Fannie Mae et Freddie Mac, organismes-clés du système immobilier américain, le Trésor américain a annoncé dimanche leur mise sous tutelle gouvernementale.
"Une incertitude majeure a été levée (...) pour le marché", a résumé Al Goldman, de Wachovia.
"Il s'agit là au moins du début de la fin du problème: oui, les contribuables vont payer l'addition, mais c'est la meilleure solution", a-t-il ajouté, en prédisant que le marché hypothécaire allait "revivre et les taux d'intérêt redescendre".
Parmi les mesures annoncées, qui doivent durer le temps que les deux groupes se restructurent, le Trésor a annoncé qu'il était prêt à y injecter jusqu'à 200 milliards de dollars pour les aider à stabiliser leurs finances.
Et alors que la crise de l'immobilier, dont les Etats-Unis ne voient pas la fin, est à l'origine des difficultés des banques, le sauvetage de "Fannie et Freddie" "alimente l'idée que le pire est passé", selon Patrick O'Hare, du site d'information financière Briefing.com.
Les titres Fannie Mae et Freddie Mac s'effondraient néanmoins, respectivement de 84,52% à 1,09 dollar et 79,41% à 1,05 dollar, le marché redoutant que les actionnaires, déjà privés de dividendes, soient massivement dilués lors d'une ou plusieurs augmentations de capital réservées à l'Etat.
En revanche, la nouvelle profitait pleinement au reste du secteur financier: Bank of America (+4,34% à 33,63 dollars), Citigroup (+4,20% à 19,87 dollars) et Wachovia (+5,73% à 17,71 dollars). Mais là encore, la hausse était nettement moins prononcée que lors des premiers échanges.
Lehman Brothers était l'exception, en forte baisse de 16,85%, à 13,47 dollars, après la démission de trois membres de la direction.
Le fabricant de cigarettes Altria (+2,10% à 21,39 dollar) a annoncé l'acquisition de son compatriote UST (+1,64% à 68,53 dollars) pour un montant total de 11,7 milliards de dollars. Le prix représente une prime de 28,9% par rapport au prix moyen de l'action UST sur trois mois.
Le groupe pétrolier américain ConocoPhillips (-1,44% à 74,32 dollars) a accepté de payer 8 milliards de dollars, pour obtenir 50% des actifs gaziers de l'Australien Origin Energy dans le Queensland (nord de l'Australie).
Le marché obligataire baissait fortement. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans montait à 3,723%, contre 3,660% vendredi soir, et celui à 30 ans à 4,312%, contre 4,276% la veille.