La Bourse de Paris décrochait une nouvelle fois vendredi en fin de matinée, le CAC 40 lâchant 1,33% dans un marché pourtant privé de nouvelles, mais à nouveau fébrile sur les perspectives économiques du deuxième semestre.
A 11H50 (9H50 GMT), l'indice parisien perdait 57,03 points à 4.246,98 points, dans un volume d'échanges de 1,6 milliard d'euros, au lendemain d'une très forte baisse de 3,22%.
Londres abandonnait 1,13%, Francfort 1,30% et l'Eurostoxx 50 1,24%.
"On reste dans la lignée d'hier (jeudi, ndlr) et du décrochage violent de la fin de séance. Il semblerait qu'il y ait une prise en compte assez brutale du ralentissement économique généralisé, en Europe comme aux Etats-Unis", a expliqué à l'AFP un vendeur d'actions parisien.
Rompant avec l'optimisme suscité la semaine dernière par plusieurs statistiques meilleures que prévu aux Etats-Unis, notamment la croissance du deuxième trimestre, les investisseurs semblent estimer que ces données sont "trop prometteuses pour être vraies", selon les stratégistes de BNP Paribas.
Les deux études publiées jeudi sur le marché du travail américain - enquête du cabinet ADP et demandes hebdomadaires d'allocations chômage - ont en effet ravivé les craintes d'une mauvaise surprise sur les chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis, attendus à 12H30 GMT.
Alors que les économistes tablent sur 75.000 suppressions de postes en août, "des destructions d'emplois plus nombreuses (...) accentueraient la tendance à la baisse des marchés actions", avertit le courtier Aurel, qui juge le risque de déception "loin d'être négligeable".
Aux craintes sur l'emploi s'ajoute un regain général de nervosité des opérateurs, qui "remettent en cause les calculs des analystes pour 2008 et surtout 2009 et se demandent si le marché n'est pas trop cher", a poursuivi le vendeur d'actions.
"Quand je regarde les paniers d'ordres de ce matin, il n'y a que des ordres de ventes. Dans un tel marché, il suffit d'atteindre des paliers techniques pour accélérer à la baisse, sans élément déclencheur identifiable", a-t-il ajouté.
DANONE (+0,80% à 46,51 euros), PERNOD RICARD (+0,70% à 65,35 euros), L'OREAL (+0,40% à 69,90 euros), ESSILOR (+0,36% à 36,13 euros) et SANOFI-AVENTIS (+0,30% à 46,34 euros), traditionnellement considérés comme des refuges face au ralentissement économique, sont les seules valeurs vedettes en hausse.
TOTAL (-1,17% à 44,75 euros) ne profite guère de la signature jeudi de trois accords pétroliers et gaziers avec la Syrie, au terme d'une visite de deux jours du président français Nicolas Sarkozy dans ce pays.
GDF SUEZ (-0,60% à 37,05 euros) se replie après son entrée en "négociations exclusives" avec la compagnie néerlandaises NAM, en vue de l'acquisition d'actifs pétroliers et gaziers en mer du Nord, pour un montant de 1,075 milliard d'euros.
ARCELORMITTAL (-2,82% à 44,89 euros) pâtit toujours d'un contexte défavorable aux matières premières, malgré son intention de renforcer sa présence en Algérie avec notamment un investissement de 1,5 milliard de dollars dans la construction d'une usine d'acier.
BNP PARIBAS (-1,33% à 61,02 euros), CREDIT AGRICOLE (-2,31% à 13,73 euros), DEXIA (-2,12% à 9,96 euros) et SOCIETE GENERALE (-1,12% à 63,38 euros) emboîtent le pas aux valeurs financières américaines, qui ont connu une séance difficile jeudi à Wall Street.
AIR FRANCE-KLM (-0,94% à 16,88 euros) va abaisser sa surcharge carburant à compter de vendredi en raison du repli des cours du pétrole. Par ailleurs, la compagnie a refusé de commenter des informations de presse évoquant une prise de participation de 10% à 20% dans Alitalia.
TF1 (+2,46% à 12,08 euros) et M6 METROPOLE TV (-2,55% à 14,92 euros) réagissent de façon contrastée aux propos du président du directoire du groupe M6, Nicolas de Tavernost, qui se prépare à "une année serrée" pour 2009 en matière de marché publicitaire.