La Bourse de Paris creusait ses pertes jeudi après-midi, le CAC 40 cédant 1,41% dans un marché dubitatif sur les intentions de la Banque centrale européenne à moyen terme, et déçu par deux études sur l'emploi américain.
A 15H55 (13H55 GMT), l'indice vedette perdait 62,68 points à 4.384,45 points, dans un volume d'échanges de 2,6 milliards d'euros, au lendemain d'une forte baisse de 2,03%.
Londres abandonnait 0,52%, Francfort 1,57% et l'Eurostoxx 50 1,02%.
La Bourse de New York cédait du terrain dans les premiers échanges, le Dow Jones reculant de 0,99% et le Nasdaq de 1,10%.
La place parisienne n'a guère réagi au maintien par la BCE de ses taux directeurs à 4,25%, largement attendu, puis au discours du président de l'institut, Jean-Claude Trichet, qui n'a pas semblé modifier la hiérarchie des périls entre ralentissement économique et inflation.
M. Trichet a certes revu en baisse ses prévisions de croissance pour 2008 et 2009 en zone euro, mais il a également révisé en hausse ses prévisions d'inflation sur la même période, mettant de nouveau en garde contre un dérapage des prix lié aux salaires.
Aux Etats-Unis, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage ont augmenté de façon inattendue au cours de la semaine close le 30 août, progressant de 15.000 pour s'établir à 444.000, alors que les économistes tablaient sur 420.000 inscriptions seulement.
De plus, à la veille de la publication des chiffres officiels de l'emploi en août, le cabinet de ressources humaines ADP a annoncé que le secteur privé américain avait suppprimé 33.000 postes en août, après en avoir créé 1.000 en juillet.
Pour Amine Tazi, spécialiste des Etats-Unis chez Natixis, ces deux études "sont cohérentes avec une poursuite de la détérioration du marché du travail". Les analystes tablent sur 75.000 suppressions d'emplois, après 51.000 déjà en juillet, pour un taux de chômage stable à 5,7% de la population active.
VEOLIA (-3,75% à 34,66 euros) ne se redresse pas malgré le démenti, apporté par EDF (+0,11% à 55,21 euros), aux rumeurs de marché selon lesquelles l'électricien chercherait à vendre ses 4% dans le groupe d'eau, de déchets et de transports pour financer l'acquisition de British Energy.
CARREFOUR (-1,47% à 35,89 euros) et CASINO (-1,35% à 65,28 euros) pâtissent toujours de craintes sur la consommation, en dépit de la hausse supérieure aux attentes des ventes du géant américain de la distribution, Wal-Mart, au mois d'août.
NATIXIS (-0,17% à 5,83 euros) repasse dans le rouge. Alors que les spéculations sur une éventuelle entrée de la Caisse des dépôts (CDC) à son capital se dégonflent, l'importante décote accompagnant sa levée de fonds l'emporte à nouveau dans l'esprit des investisseurs.
Interrogé par Le Monde, le directeur général de la CDC Augustin de Romanet a indiqué que ses gestionnaires achèteraient "peut-être (...) quelques actions au jour le jour", mais n'investiraient "pas de manière significative dans la banque".