L'euro a touché jeudi, vers 15H20 GMT, un plus bas depuis le 21 décembre à 1,4326 dollar, en raison des craintes des marchés sur l'économie de la zone euro et dans la foulée de la révision à la baisse des prévisions de croissance de la Banque centrale européenne (BCE).
La monnaie européenne poursuit ainsi sa reculade face à la monnaie américaine, engagée à la mi-juillet, peu après son record historique à 1,6038 dollar, atteint le 15 juillet. Depuis cette date, l'euro a perdu plus de 10% de sa valeur.
Elle pâtissait de la révision à la baisse de la croissance européenne dans la foulée de la décision de politique monétaire de la BCE qui a opté, comme largement anticipé par les marchés, pour un maintien de son taux directeur à 4,25%.
La BCE a revu en forte baisse ses prévisions de croissance, à 1,4% cette année (contre 1,8% prévu il y a trois mois) et 1,2% en 2009 (contre 1,5%).
Son président, Jean-Claude Trichet, a reconnu que la croissance s'était affaiblie à la mi-2008, à la fois en réaction à la forte augmentation du Produit intérieur brut du premier trimestre mais aussi en raison d'un coup de frein de la demande mondiale et intérieure, lié en partie aux prix élevés des matières premières, pétrole en tête.
Mercredi matin, l'économie de la zone euro avait confirmé une contraction de 0,2% au deuxième trimestre comparé au premier, avec un recul de toutes les composantes du produit intérieur brut (PIB).
Mardi, l'euro avait déjà bu la tasse sur le marché des changes, après la publication d'un rapport de l'OCDE, révisant à la baisse les perspectives de croissance en Europe et à la hausse celles des Etats-Unis.
Par ailleurs, le dollar continuait sa progression grâce à un bon indicateur d'activité publié jeudi après-midi, l'activité dans les services aux Etats-Unis ayant légèrement progressé en août.