Les marchés actions européens vont tenter de rebondir malgré un cours du baril de pétrole au-dessus des 121 dollars et un euro qui se rapproche de 1,59 face au billet vert. Le rebond attendu pourrait donc s'avérer précaire. Ce début de séance s'annonce calme sur le plan de l'actualité des sociétés. Selon «Les Echos», Air France-KLM a mandaté la banque d'affaires Lazard pour étudier un éventuel rachat de la compagnie aérienne autrichienne, Austrian Airlines. On continuera de surveiller le secteur financier, principale source d'inquiétude des investisseurs.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier un petit corps noir marqué par une absence de volume et d'amplitude (47 points d'écart entre les deux extrêmes) : c'est une toupie. En terminologie japonaise, ce chandelier indique que le marché reste dominé par les forces vendeuses. Les prix continuent de consolider depuis la résistance à 4540 points. Néanmoins, à l'approche du support à 4260 points (dernier creux et 50% de retracement de la jambe de hausse 4020-4540 points) le potentiel de repli se réduit. Ce seuil technique est susceptible de constituer un tremplin pour une reprise de la dynamique haussière. Pour les heures à venir, le bureau d'études DayByDay maintient son avis négatif sur le CAC 40 en attendant de voir la réaction sur 4260 points.
Les valeurs à suivre
AIR FRANCE-KLM
Air France-KLM a mandaté la banque d'affaires Lazard pour étudier un éventuel rachat de la compagnie aérienne autrichienne, Austrian Airlines, en passe d'être privatisée à 100%, révèle «Les Echos». La compagnie aérienne franco-néerlandais devrait donc déposer un dossier de candidature d'ici à dimanche, pour la reprise des 42,75% de la société autrichienne détenus par le holding d'Etat &*#8482;AIG. Austrian a surtout comme atout de disposer d'un réseau spécialisé sur les destinations secondaires d'Europe centrale et du Proche-Orient, très complémentaire de ceux d'Air France et KLM.
GEMALTO
Gemalto a été dopé par la publication de résultats semestriels supérieurs aux attentes hier. Cette bonne performance du spécialiste de la carte à puce résulte des synergies liées à la fusion entre Axalto et Gemplus, qui a donné naissance au groupe, et de ses efforts de restructuration. Elle lui permet aussi de prévoir un résultat d'exploitation 2008 de 160 millions d'euros, soit pratiquement le double de celui de 2007. Ces bons résultats bénéficient également à son concurrent Oberthur Technologies qui gagne 3,75% à 4,70 euros.
MICHELIN
Michelin a chuté de 3,39% à 42,99 euros, pénalisé par un article. Le groupe de pneumatiques est soupçonné d'abus de position dominante, a révélé Le Figaro hier. Selon le quotidien, il aurait fait pression sur ses distributeurs qui auraient des liens directs ou indirects avec un de ses concurrents, les menaçant de revoir à la baisse leurs avantages commerciaux. Le ministère de l'Economie aurait transmis le dossier au Conseil de la concurrence, ajoute le journal. Une porte-parole de Michelin citée par l'AFP a assuré n'avoir "pas connaissance d'un contentieux".
SANOFI-AVENTIS
Sanofi-Aventis a clôturé jeudi en repli de 3,61% à 46,75 euros. Les investisseurs ont pris connaissance des résultats d'une étude du laboratoire américain Eli Lilly sur le Prasugrel, un antithrombotique développé avec son partenaire japonais Daiichi. Selon Eli Lilly, le Prasugrel réduirait de 35% les risques d'incidents cardiovasculaires chez les patients souffrant de syndromes coronariens aigus par rapport au Plavix de Sanofi. Or, le Plavix est premier contributeur aux bénéfices du laboratoire français.
Les chiffres macroéconomiques
Aujourd'hui, les investisseurs attendent les commandes à l'industrie dans la zone euro pour le mois de juin à 11 heures.
Ce matin, l'euro cote 1,4881 face au billet vert.
Hier à Paris
Pétrole en hausse, dollar en baisse par rapport à l'euro, inquiétude persistante au sujet de la finance américaine, tels sont les ingrédients du cocktail qui a donné un mal de tête aux investisseurs. Les pétrolières ont donc fait partie des rares valeurs à résister à la baisse, tandis que les bancaires étaient une nouvelle fois attaquées. A Paris, le spécialiste de la carte à puce, Gemalto, a été plébiscité pour ses résultats supérieurs aux attentes. L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 1,40% à 4304,61 points et le FTSE Eurofirst 80 en repli de 1,39% à 4170,35 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont fini en ordre dispersé, écartelés entre la vigueur des pétrolières et la faiblesse des financières. Les premières ont bénéficié du bond de près de 5% à plus de 121 dollars des cours du brut. Le secteur financier est resté sous pression en raison des inquiétudes lancinantes concernant la facture de la crise du subprime. On notera le rebond du spécialiste du refinancement hypothécaire, Fannie Mae, massacré au cours des dernières séances. Freddie Mac a, lui, reculé. Le Dow Jones a grappillé 0,11% à 11430,21 points. Le Nasdaq Composite a cédé 0,36% à 2380,38 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est corrélé à l'évolution du PIB.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,…) et sur leurs perspectives à six mois.