La Bourse de New York limitait ses pertes jeudi en matinée grâce au rebond de Fannie Mae et Freddie Mac, mais restait plombée par une forte hausse des prix du pétrole et par les valeurs financières: le Dow Jones perdait 0,29%, et le Nasdaq 0,31%.
Vers 14H40 GMT, le dow jones industrial average (djia) reculait de 33,06 points, à 11.384,37 points, et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 8,34 points à 2.380,74 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 points lâchait quant à lui 2,00 points à 1.272,54 points (-0,16%).
Mercredi, la Bourse de New York avait rebondi, grâce notamment à la solide performance trimestrielle du groupe informatique Hewlett Packard et à une chasse aux bonnes affaires de dernière minute sur les valeurs bancaires. Le Dow Jones avait gagné 0,61%, le Nasdaq 0,20% et le S&P 500 0,62%.
"La situation du secteur financier et la hausse des prix du pétrole" pèsent sur le marché", a estimé Peter Cardillo, d'Avalon Partners.
"Cependant, le rebond des titres Fannie Mae et Freddie Mac apporte un peu de réconfort et permet aux indices de limiter leurs pertes", a ajouté l'analyste.
En chute d'environ 10% à l'ouverture de la séance, les actions des géants du refinancement hypothécaire, tombés mercredi soir à leur plus bas niveau depuis près de 20 ans, repartaient à la hausse. Fannie Mae rebondissait de 7,73%, à 4,74 dollars et Freddie Mac de 4,31% à 3,39 dollars.
Les deux groupes, clefs de voûte du marché immobilier américain, avaient fait l'objet de rumeurs de nationalisation mercredi.
Mais s'il limitait ses pertes, le secteur financier restait plombé par un regain d'inquiétudes sur les perspectives des banques américaines, qui ne voient pas voir le bout du tunnel de la crise financière.
Les analystes de Citigroup ont revu à la baisse leurs estimations de résultats pour le troisième trimestre pour les banques Goldman Sachs (-1,56% à 155,78 dollars), Lehman Brothers (-2,88% à 13,34 dollars) et Morgan Stanley (-1,31% à 36,91 dollars).
Mardi, Goldman Sachs avait déjà abaissé considérablement ses estimations pour Citigroup (-1,32% à 17,26 dollars), Wachovia (-3,15% à 14,43 dollars), JPMorgan (-2,03% à 36,25 dollars), Morgan Stanley et Merrill Lynch (-2,62% à 23,77 dollars).
Contribuant à la déprime du secteur, le Financial Times a affirmé jeudi que Lehman Brothers a mené des discussions secrètes avec des investisseurs sud-coréens et chinois début août pour leur vendre jusqu'à 50% de ses actions, sans réussir à trouver un accord.
Sur le front macroéconomique, le marché devait digérer une série d'indicateurs mitigés.
principal indicateur publié jeudi, l'indice de l'activité industrielle de la région de Philadelphie (nord-est des Etats-Unis) est ressorti moins mauvais que prévu en août.
L'indice composite des indicateurs économiques américains, censé préfigurer l'évolution de la conjoncture dans les six prochains mois, a reculé plus qu'attendu en juillet, faisant craindre un calage de l'économie d'ici la fin de l'année.
Quant aux demandes hebdomadaires d'allocations chômage, elles sont ressorties moins mauvaises que prévu, mais "restent suffisamment élevées pour alimenter les inquiétudes grandissantes sur l'augmentation du chômage et son impact sur la consommation", a estimé Patrick O'Hare, du site d'information financière Briefing.com.
Contribuant à la morosité de la séance, les prix du pétrole bondissaient de plus de quatre dollars le baril à l'ouverture des échanges.
Le renchérissement de l'énergie pèse sur la consommation et pénalise lourdement certaines entreprises.
Le marché obligataire baissait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans progressait à 3,842%, contre 3,799% mercredi soir, et celui à 30 ans à 4,476%, contre 4,443% la veille.