La Bourse de New York a clôturé en hausse jeudi, grâce à une chasse aux bonnes affaires dans le secteur financier, en dépit d'un bond de l'inflation au plus haut en 17 ans: le Dow Jones a gagné 0,72% et le Nasdaq 1,03%.
Le dow jones industrial average (djia) a progressé de 82,97 points, à 11.615,93 points, et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 25,05 points, à 2.453,67 points, selon les chiffres définitifs de clôture.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a quant à lui avancé de 7,10 points, à 1.292,93 points (+0,55%).
"Les valeurs financières ont apporté du souffle au marché" après deux séances consécutives de baisse, ont expliqué les analystes du site d'informations financières Briefing.com.
Wall Street, qui avait débuté la séance dans le rouge, a rebondi dès la matinée à la suite d'une chasse aux bonnes affaires sur les valeurs financières, victimes de ventes lors des deux dernières séances, selon Peter Cardillo de Avalon Partners.
La banque Citigroup a pris 1,52%, Merrill Lynch 1,48%, Lehman Brothers de 4,05%, Goldman Sachs 1,02%, Bank of America 4,57%, Washington Mutual 5,83%, Wachovia 6,75% et Wells Fargo 3,00%. Les titres des banques d'affaires JPMorgan (+2,44%) et Morgan Stanley (+1,22%), qui ont bouclé un accord avec les autorités américaines pour solder une enquête sur les placements financiers dits obligations "ARS", ont également été salués.
Le géant de l'assurance AIG s'est apprécié de 3,49%, tandis que les deux poids lourds du refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae ont empoché respectivement 7,03% et 7,72%.
"Les investisseurs ne veulent pas passer à côté des opportunités qu'offrent les financières dont les cours ont beaucoup baissé lors des derniers mois", a souligné M. Cardillo.
Inquiets de l'état de la consommation, les investisseurs ont aussi réagi à la solide performance trimestrielle du leader mondial de la distribution Wal-Mart (+0,38%), qui a enregistré au deuxième trimestre des résultats meilleurs qu'attendu et relevé ses objectifs pour 2008.
Autre facteur positif, le repli des cours du pétrole, qui ont perdu près d'un dollar jeudi. Les investisseurs redoutent que les ménages limitent leurs dépenses superflues, en raison de la flambée des prix de l'énergie. Or la consommation contribue traditionnellement pour les deux tiers à l'activité économique aux Etats-Unis.
Les données économiques du jour ont toutefois mis en exergue la détérioration de la conjoncture, dit Art Hogan du cabinet Jefferies.
Les prix à la consommation ont augmenté de 0,8% par rapport à juin, soit deux fois plus que prévu, tandis que l'indice de base (hors alimentation et énergie) a progressé de 0,3%, bien plus qu'attendu.
Sur un an, l'inflation a bondi de 5,6%, ce qui est la progression la plus importante depuis janvier 1991.
Ces chiffres relancent les interrogations du marché sur les prochaines décisions de la banque centrale (Fed), qui lutte contre une économie au ralenti et la menace d'une spirale inflationniste.
Le marché de l'emploi a par ailleurs envoyé un message moins bon qu'attendu: les demandes hebdomadaires d'allocation chômage ont baissé de seulement 10.000 la semaine dernière, alors que les analystes tablaient sur un recul de 24.000.
Le marché obligataire a monté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé à 3,892%, contre 3,947% mercredi soir, et celui à 30 ans à 4,519%, contre 4,576% la veille.