Les marchés américains s'apprêtent à ouvrir en ordre dispersé après leur flambée de la veille. Une nouvelle fois, le secteur financier sera au coeur de l'actualité avec l'annonce par le spécialiste du refinancement hypothécaire, Freddie Mac d'une perte bien plus lourde qu'attendu. Si les financières pourraient être attaquées, les valeurs technologiques devraient bénéficier des bons résultats de Cisco, le maître des réseaux. Quarante minutes avant la séance, les futures sur le S&P500 gagnent 3 points à 1280 points, tandis que ceux sur le Nasdaq 100 perdent 3,75 points à 1872,75 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a fini en très forte hausse. La séance avait déjà bien commencé grâce à la poursuite de la baisse des cours du pétrole et à la publication d'un indice d'activité dans le secteur des services supérieur aux attentes. Puis les indices ont encore accru leurs gains après l'annonce de la décision de la Fed ne pas modifier ses taux d'intérêt. Selon l'interprétation par les investisseurs du communiqué de la Fed, cette dernière ne semble pas sur le point de relever ses taux. Le Dow Jones a gagné 2,94% à 11615,77 points et le Nasdaq Composite 2,81% à 2349,83 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les statistiques hebdomadaires des stocks pétroliers américains seront publiées à 16h30.
Les valeurs à suivre
AMBAC
Ambac a présenté des résultats en nette hausse au titre de son deuxième trimestre, avec des bénéfices de 823,1 millions de dollars, soit 2,80 dollars par titre. L'an passé, le résultat d'Ambac était ressorti à 173 millions, ou 1,67 dollar par action. Le rehausseur de crédit américain a enregistré d'importantes plus-values sur la valorisation de dérivés de crédit.
CISCO
Le fabricant d'équipements de réseaux Cisco a dévoilé des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, ce qui a entraîné une forte progression de l'action en après Bourse. Sur les trois derniers mois de son exercice 2007/08 clos fin juin, le groupe a enregistré une hausse de 4,4% de son bénéfice net à 2 milliards de dollars, soit 33 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 40 cents, soit un cent de mieux que la prévision moyenne des analystes.
FREDDIE MAC
Freddie Mac enregistre de nouveau de lourdes pertes, dont le montant s'élève à 821 millions de dollars, à comparer à un bénéfice de 729 millions de dollars l'an passé. Il s'agit du quatrième trimestre consécutif terminé dans le rouge pour le spécialiste américain du refinancement de crédit hypothécaire. Ces pertes sont dues à des provisions importantes pour créances douteuses. Une fois de plus, Freddie Mac souffre également de dépréciations d'actifs. Le groupe a par ailleurs annoncé qu'il prévoyait de réduire son dividende, qui devrait être divisé par cinq.
MICROSOFT
Microsoft s'apprête à lancer un programme de rachat d'actions qui pourrait atteindre jusqu'à 20 milliards de dollars, selon un analyste d'UBS cité par la presse américaine. Ce programme pourrait être finalisé au cours des trois prochains mois. Heather Bellini recommande l'achat du numéro un mondial des logiciels dont le PER n'a jamais été aussi faible depuis son introduction en Bourse.
NEWS CORP
Le groupe de médias News Corp a dégagé au quatrième trimestre, clos fin juin, un bénéfice net en augmentation de 27% à 1,1 milliard de dollars, soit 43 cents par action. Cette progression s'explique notamment par des plus values de cession, dont celle du guide de télévision interactif, Gemstar-TV. Le groupe de Rupert Murdoch a aussi bénéficié des bonnes performances opérationnelles de ses activités dans le cinéma et la télévision par satellite et de l'intégration du «Wall Street Journal» dans sa division presse. Le chiffre d'affaires a, lui, progressé de près de 17% à 8,59 milliards de dollars.
SPRINT NEXTEL
Le troisième plus important opérateur de téléphonie mobile américain, Sprint Nextel a essuyé une perte au deuxième trimestre. Le groupe a affiché une perte nette de 344 millions de dollars, soit 12 cents par action, contre un bénéfice de 19 millions de dollars, ou 1 cent par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le BPA est ressorti à 6 cents, soit 3 cents de mieux que le consensus. Son chiffre d'affaires a reculé de 11% à 9,06 milliards de dollars et l'opérateur a perdu 901000, dont 776000 abonnés mensualisés.
TIME WARNER
Time Warner a publié une performance trimestrielle légèrement supérieure aux anticipations et annoncé la scission de sa division Internet, AOL, avec d'un côté son activité de fournisseur d'accès et de l'autre son activité de publicité. Au deuxième trimestre, le groupe de médias a enregistré une baisse de 26% de son bénéfice net à 792 millions de dollars, soit 22 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 24 cents, soit un cent de mieux qu'attendu. Time Warner a été pénalisé par ses divisions Internet et de presse magazine.
YAHOO!
Yahoo! a reconnu que la société Broadridge Financial Solutions s'était trompée dans le décompte des voix lors de l'assemblée générale de vendredi. Selon les nouveaux résultats, les membres du conseil d'administration du portail Internet ont fait face à une vigoureuse opposition de la part des actionnaires. Le président du groupe Roy Bostock n'a ainsi reçu l'appui que de 60,4% des actionnaires, contre 79,5% communiqué précédemment. Le directeur général Jerry Yang a lui reçu le soutien de seulement 66,3% des actionnaires, contre 85,4% annoncé initialement.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est corrélé à l'évolution du PIB. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
ISM (indice) : L'ISM, l'association des directeurs d'achats américains (Institut for Supply Management, anciennement NAPM) publie, le premier jour ouvré de chaque mois, à 16h00 (heure de Paris), un rapport sur l'activité du secteur manufacturier d'après son enquête réalisée au cours du mois précédent auprès de responsables des achats de plus de 400 entreprises de 20 secteurs manufacturiers.
Le volet le plus attendu de ce "Report On Business" est l'indice composite Purchasing Managers Index (qui combine les indicateurs spécifiques du niveau des prises de commandes, de la production, de l'emploi, des livraisons et des stocks). Cet indice PMI s'avère un très bon indicateur avancé de l'économie. On considère qu'au-delà de 50 %, il signale une expansion du secteur manufacturier, et une contraction en deçà, et qu'un indice qui se maintient durablement sous les 42,7 % signale une contraction de l'ensemble de l'économie.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.