Les marchés actions européens ont clôturé en net repli, plombés par le nouveau record historique de l'euro face au dollar et par le discours de Ben Bernanke. Le président de la Fed a estimé que l'économie américaine restait confrontée à de "nombreuses difficultés", évoquant notamment les tensions sur les marchés financiers. A Paris, les valeurs bancaires sont restées dans le rouge après l'annonce de la faillite du spécialiste du crédit immobilier américain Indymac. L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 1,96% à 4061,15 points. L'indice FTSE Eurofirst 80 a perdu 2,28% à 4021,60 points.
Le titre du bancassureur belgo-néerlandais Fortis a subi de lourdes pertes de 8,69% à 8,72 euros à la Bourse de Bruxelles. L'action a même perdu près de 20% dans la journée, à ses plus bas niveaux depuis 13 ans. Après la dégringolade subie par la valeur le 27 juin dernier, celle-ci est aujourd'hui pénalisée par de nouvelles rumeurs qui inquiètent les marchés. Fin juin, Fortis avait déjà subi de plein fouet l'annonce d'une augmentation de capital et du non-paiement d'un dividende intérimaire en 2008.
L'Oréal a chuté de 1,24% à 64,47 euros, pénalisé par une note d'analyste. Société Générale a abaissé sa recommandation sur le groupe de cosmétiques d'Achat à Neutre, avec un objectif de cours de 70 euros, de source de marché. Le broker estime qu'il y a un "risque de contraction importante des multiples de valorisation dans les douzes prochains mois".
Dexia a abandonné 4,68% à 8,14 euros, après une dégradation d'analyste. Le titre a franchi négativement la barre des 8 euros à 7,99 ; du jamais vu depuis le mois de mars 2003. Depuis le début de l'année, Dexia a vu son capital fondre de plus de 50%. Aujourd'hui, le groupe bancaire est pénalisé par une note de Société Générale, qui a réduit son objectif de cours et estime qu'une augmentation de capital de l'ordre de 2,3 milliards d'euros est inévitable pour Dexia.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice ZEW est ressorti à –63,9 contre –52,4 en juin. Les analystes tablaient sur –55.
Aux Etats-Unis, les ventes au détail sont ressorties en hausse de 0,1% au mois de juin, selon les chiffres du département du Commerce. Un chiffre qui déçoit les marchés, puisque le consensus s'établissait à +0,4%. Au mois de mai, les ventes de détail avaient progressé de 0,8%. A noter une forte baisse sur le front des ventes d'automobiles et de pièces détachées, qui subissent une chute de 3,3% au mois de juin : du jamais vu depuis le mois de février 2006.
Lors de son audition semestrielle devant le Congrès américain, le président de la Fed Ben Bernanke a déclaré qu'une de ses principales priorités était d'aider les «marchés financiers à renouer avec un fonctionnement normal», expliquant que de nombreuses institutions financières demeurent sous une «pression considérable». Le président de la Banque centrale américaine a également mis en avant les difficultés à adopter une politique monétaire équilibré dans un contexte de ralentissement économique et de hausse récente des risques inflationnistes.
Sur le marché des changes, l'euro cote 1,5991 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.