L'heure sera au rebond sur les places américaines grâce à la présentation d'un plan de soutien aux spécialistes du refinancement du crédit immobilier, Fannie Mae et Freddie Mac. Les titres des deux sociétés sont attendus en forte hausse et devraient entraîner derrière eux le reste du secteur financier. Par ailleurs, le brasseur Anheuser-Busch a accepté d'être racheté par le Belge InBev pour 52 milliards de dollars. Quarante minutes avant le début des échanges, les futures sur le S&P 500 et le Nasdaq 100 gagnent, respectivement, 16 points à 1255,75 points et 21,50 points à 1842 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont fini en baisse au terme d'une séance particulièrement agitée. Les indices ont évolué au gré des déclarations réelles ou supposées des autorités gouvernementales et financières américaines concernant les spécialistes du refinancement hypothécaire, Fannie Mae et Freddie Mac. Ces dernières ont finalement limité leurs pertes, mais la défiance demeure. La hausse des cours du brut a aussi été un facteur négatif. Le Dow Jones a clôturé en repli de 1,14% à 11100,04 points et perdu 1,9% cette semaine. Le Nasdaq Composite a cédé respectivement 0,83% et 0,3% à 2239,08 points.
Les chiffres macroéconomiques
Aucune statistique économique d'importance n'est attendue.
Les valeurs à suivre
ANHEUSER
Le brasseur américain, propriétaire de la marque Budweiser, Anheuser-Busch a accepté une offre rachat améliorée de son concurrent belge, InBev. Ce dernier offre 70 dollars par action Anheuser-Busch en numéraire, ce qui représente un montant total de 52 milliards de dollars. Le Belge proposait auparavant 65 dollars par action. Cette opération donnera naissance au numéro un mondial de la bière. Elle devrait permettre de dégager au moins 1,5 milliard de synergies par an d'ici 2011 et devrait être neutre au niveau du bénéfice par action en 2009 et relutive au-delà.
FANNIE MAE et FREDDIE MAC
Les autorités américaines ont présenté un plan de soutien aux spécialistes du refinancement du crédit immobilier, Fannie Mae et Freddie Mac, dont la situation financière a inquiété les marchés, la semaine dernière. Le Trésor américain a indiqué que la ligne de crédit consentie aux deux sociétés va être «temporairement» augmentée. Elle est actuellement de 2,25 milliards de dollars pour chaque institution, mais pourrait être portée à 300 milliards de dollars pour les deux sociétés, selon le «New York Times». La Fed a, elle, autorisé sa branche de New York à accorder un prêt à Fannie Mae et Freddie Mac si nécessaire. La banque centrale américaine a précisé que cette autorisation est conçue pour compléter la facilité de crédit accordée par le Trésor. Enfin, ce dernier s'est octroyé la possibilité «temporaire» d'acheter des actions des deux sociétés de refinancement.
FEDEX
Le groupe de messagerie américain FedEx serait en discussions préliminaires pour racheter son concurrent néerlandais TNT, selon le «Financial Times». Une telle opération permettrait à l'Américain d'étendre son réseau de distribution en Europe. Le quotidien explique que la dégradation du climat économique et la hausse des coûts de l'essence ont nui aux services de livraison de colis et ravivé les discussions en vue d'une fusion.
GENERAL ELECTRIC
General Electric et Snecma, groupe Safran, sociétés mères du fournisseur de moteurs pour l'aéronautique, CFM International, ont signé un accord qui prolonge leur partenariat 50/50 jusqu'en 2040. «L'extension de leur collaboration permet aux deux sociétés partenaires de positionner CFM avec succès et à long terme sur le marché, grâce au développement d'une future génération de moteurs», ont souligné les deux sociétés.
YAHOO!
Yahoo! a rejeté la nouvelle offre de rachat qui lui a été faite vendredi soir par Microsoft et le milliardaire activiste Carl Icahn. Selon le portail Internet, elle consistait à vendre l'activité de recherche sur Internet au premier et le reste de la société au second. Microsoft et Carl Icahn exigeaient également le remplacement du conseil d'administration et du management de Yahoo!. Ce dernier estime notamment que son récent accord commercial avec Google est financièrement plus intéressant, moins complexe et moins risqué que cette proposition.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
relutif (relution) : Tout évènement, opérationnel ou financier, susceptible d'améliorer le bénéfice par action est dit relutif. Par exemple, un programme de rachat d'actions, suivi de l'annulation des actions rachetées par la société, a un effet relutif mécanique en réduisant le nombre d'actions.
FED (Réserve fédérale américaine) : La Réserve fédérale américaine (Fed) est la Banque centrale des Etats-Unis. Constituée de 12 banques régionales, les "Regional Reserve Banks", la Fed définit la politique monétaire des Etats-Unis : elle fixe le taux de réserve obligatoire, le taux d'escompte, et elle dirige les opérations d'open market (interventions sur les marchés financiers pour influencer le niveau des taux d'intérêt). Les décisions prises par la Fed en matière de taux d'intérêt, tout comme les avis sur la conjoncture économique américaine exprimés publiquement par son président, ont un effet d'annonce déterminant sur l'orientation des marchés financiers mondiaux.
Investisseurs institutionnels : Familièrement appelés les "zinzins", ces organismes financiers collectent l'épargne des particuliers pour la placer en valeurs mobilières. Ce terme regroupe, en particulier, les caisses de retraite, les compagnies d'assurances, les banques, les Sicavs, la Caisse des dépôts et consignations.