Les indices européens se sont retournés à la hausse sous l'effet combiné des propos rassurants du président de la BCE, Jean-Claude Trichet sur l'orientation de sa politique monétaire et d'un chômage américain en ligne avec les attentes. Sans surprise, la BCE a relevé son principal taux directeur d'un quart de point à 4,25% pour contrer les risques inflationnistes liés à la flambée des matières premières et du pétrole. Selon elle cependant, l'économie a des "fondamentaux sains". Le CAC 40 a clôturé en hausse de 1,11% à 4343,99 points. Le FTSEurofirst 80 a gagné 1,14% à 4277,73 points.
Vodafone (-0,16% à 152,15 pence) poursuit son expansion dans les pays émergents pour chercher la croissance qui lui fait désormais défaut en Europe de l'Ouest. Après ses dernières opérations de croissance externe en Turquie et en Inde, l'opérateur télécoms britannique investit aujourd'hui en Afrique. Il a annoncé l'acquisition de 70% de Ghana Telecom pour 900 millions de dollars auprès du gouvernement du Ghana. Le solde du capital restera dans les mains de l'Etat ghanéen.
Les actionnaires ont levé le camp Trigano (-23,77% à 10,10 euros). Les derniers résultats dévoilés par le fabricant de camping-cars ainsi que ses perspectives prudentes n'incitent guère les investisseurs à s'attarder sur un titre qui a déjà perdu près de deux tiers de sa valeur depuis le début de l'année. Affecté par le ralentissement économique qui sévit en Europe et la perte de confiance qui touche les fanas du camping, le groupe mise sur le papy-boom pour se refaire une santé. Les brokers ne cachent pas leur déception et les dégradations de recommandations se succèdent.
L'action Eramet (+1,51% à 509,73 euros) est décidément sensible. Une allumette suffit à l'enflammer, un coup de vent à l'étouffer. Pour preuve, le titre a perdu entre lundi soir et ce midi près de 20% de sa valeur, soit tout de même plus de 190 euros à la suite de rumeurs sur une baisse de la participation de la famille Duval, principal actionnaire du groupe minier. Las ! Le clan Duval a aujourd'hui démenti à l'AFP "ces informations diffusées par le magazine Challenges en date du 3 juillet 2008 concernant la cession en cours de titres Eramet".
Les chiffres macroéconomiques
L'indice PMI des services en zone euro calculé par RBS/Markit est ressorti à 49,1 en juin contre 49,5 en première estimation. Les économistes tablaient sur 49,5 après 50,6 en mai. Il s'agit du chiffre le plus bas depuis juin 2003. Un indice sous la barre des 50 signifie une contraction de l'activité. En France, l'indice s'est finalement établi à 50,1 contre 49,2 en première estimation. Il recule cependant comparé au résultat de 50,5 obtenu en mai. En Allemagne, l'indice s'est établi à 52,1 contre 53,3 en première estimation. Le consensus visait 53,3 après 53,8 en mai.
En mai 2008, par rapport à avril 2008, le volume des ventes du commerce de détail a augmenté de 1,2% dans la zone euro, selon Eurostat, l'Office statistique des Communautés européennes. En avril, le commerce de détail avait baissé de 0,6%. En mai 2008, par rapport à mai 2007, l'indice des ventes a progressé de 0,2% dans la zone euro.
62.000 emplois ont été détruits aux Etats-Unis au mois de juin. Les économistes tablaient sur 60.000 destructions. En mai, l'économie américaine avait détruit 62.000 emplois, chiffre révisé de -49.000. Le taux de chômage est resté inchangé à 5,5% en juin. Le consensus visait 5,4%.
404 000 inscriptions hebdomadaires au chômage ont été enregistrées la semaine se terminant le 28 juin. Les économistes tablaient sur 385 000. Le chiffre de la semaine précédente a été révisé à 388 000 contre 384 000 en première estimation.
L'indice des directeurs d'achat (ISM) dans le secteur des services pour le mois de juin aux Etats-Unis est ressorti en dessous des attentes et de la barre des 50 qui sépare expansion et contraction de l'activité. Cet indice s'est élevé à 48,2, à comparer avec un consensus de 51 et un niveau de 51,7 en mai.
Wall Street sera fermé demain en raison de la fête nationale américaine.
A 17h40, l'euro cote 1,5705 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Trigano est spécialisé dans la conception et la fabrication d'équipements de loisirs. La société occupe ainsi le premier rang européen sur le marché des camping cars, caravanes, résidences mobiles, remorques et accessoires pour véhicules de loisirs, devant l'allemand Hymer. Trigano intervient également dans le domaine du matériel de camping et sur celui des équipements de jardin. Le groupe est implanté dans 8 pays et emploie plus de 3800 personnes.
L'activité de véhicules de loisirs représente plus de 75 % du chiffre d'affaires du groupe.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Le segment des véhicules de camping, s'adressant plus particulièrement aux seniors, recèle un potentiel important compte tenu de la croissance de cette population.
- Trigano a procédé à une profonde réforme de son outil industriel et mis en place un programme global d'amélioration de la rentabilité. A moyen terme, le groupe veut réaliser un gain de marge opérationnelle de 0,3 % à 0,5 % par an.
- L'intégration d'Eura Mobil a renforcé la position de Trigano sur le marché allemand en redressement.
Les points faibles de la valeur
- Trigano doit faire face à une forte saisonnalité de ses activités, avec des mois d'hiver généralement creux.
- L'activité d'équipements de jardin, qui subit la concurrence chinoise, n'est plus considérée comme stratégique.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Le cours du titre est dépendant des conditions climatiques qui influent sur les ventes de ses divisions équipement de jardin et matériel de camping.
- Trigano est également lié à l'indice de confiance des ménages : les activités de loisirs ne constituant pas un poste de dépenses prioritaire, elles sont pénalisées lorsque les consommateurs s'inquiètent de l'avenir.
- Le groupe affiche sa volonté de poursuivre de manière active sa politique d'acquisitions. Aujourd'hui, 45% du chiffre d'affaires de Trigano est réalisé par des entreprises acquises au cours des dix dernières années.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Hotellerie et loisirs
En 2007, la France a conservé sa première place de destination touristique mondiale avec 82 millions de visiteurs internationaux, devançant toujours l'Espagne. Parmi eux, 68 millions avaient la France pour destination de leurs vacances tandis que 14 millions ont passé une seule nuit sur notre territoire avant de se rendre dans un autre pays. Néanmoins le fait que les tours opérateurs chinois aient reçu pour ordre de retirer la France de leurs catalogues touristiques risque de peser sur le secteur. 700 000 Chinois se sont rendus en France en 2007 et le nombre de demandes de voyages vers la France à Pékin aurait chuté de près de 70% en juin 2008. Cette décision a été prise dans un contexte de refroidissement des relations diplomatiques franco-chinoises, et peu de temps après l'octroi par la ville de Paris de la citoyenneté d'honneur au dala&*#8249;-lama. Sur le plan international, Marriott, numéro un mondial du secteur hôtelier, subit le ralentissement de la demande américaine sur son activité. Le groupe américain a, en effet, annoncé une révision à la baisse de ses estimations pour le marché mondial de l'hôtellerie au deuxième trimestre. Il attend désormais une croissance de 3% de son activité contre 5% précédemment.