Les marchés européens creusent leurs pertes. Les indices sont sonnés après la décision surprise du Premier ministre grec d'organiser un référendum sur le dernier plan d'aide à son pays. Une décision qui ne fait que renforcer l'incertitude, pourtant déjà élevée, entourant les modalités d'application de ce plan. Cette incertitude pourrait encore dégrader des perspectives économiques déjà mauvaises de l'Europe. Le secteur bancaire est le plus touché avec des chutes d'environ 10% à Paris. Vers 12h00, le CAC 40 perd 4,05% à 3111,64 points tandis que le FTSE Eurotop 100 perd 3,73% à 2012,28 points.
Credit Suisse (-7,7% à 23,63 francs suisses) sous-performe un secteur bancaire pourtant mal en point (-5,9% pour l'indice Stoxx 600 des banques) en raison de résultats trimestriels décevants. Dans un contexte difficile pour le secteur bancaire, la banque helvète a annoncé de nouvelles mesures de réduction des coûts, qui passeront par une réduction d'environ 3% des effectifs, soit 1500 potes. Credit Suisse vise 800 millions de francs d'économies de coûts d'ici fin 2013. En prenant en compte les mesures déjà annoncées, la banque souhaite réduire ses coûts de 2 milliards de francs.
EDF (- 2,33% à 21,22 euros) surperforme l'indice CAC 40 (-4,05%). L'électricien français a annoncé avoir trouvé un accord sur les principes de la réorganisation actionnariale et industrielle d'Edison, le deuxième producteur d'énergie transalpin, dont il détient déjà 49,9% du capital. Par conséquent, EDF a convenu avec A2A, la régie de Milan et de Brescia, (actionnaire majoritaire de Delmi qui regroupe les actionnaires italiens d'Edison), et Delmi de prolonger le pacte d'actionnaires relatif à Edison et Transalpina di Energia («TdE») jusqu'au vendredi 4 novembre 2011.
Dans le secteur bancaire, BNP Paribas perd 9,35%, Crédit Agricole 9,9% et Société Générale 13,84%. Les banques ont accepté la semaine dernière une décote de 50% sur la dette grecque qu'elles détiennent. Mais c'est l'ensemble du secteur financier qui est pénalisé avec ce saut dans l'inconnu que constitue le référendum en Grèce. Axa décroche ainsi de 11%. Les valeurs cycliques sont également tourmentées : Alstom (-%), ArcelorMittal (-5,56)...
Les chiffres macroéconomiques
La croissance au Royaume-Uni a atteint 0,5% au troisième trimestre, ce qui est légèrement mieux qu'attendu. Le consensus Reuters était de +0,4%.
Aux Etats-Unis, les investisseurs attendent les dépenses de construction pour septembre et surtout l'indice des directeurs d'achat dans le secteur manufacturier pour octobre à 15 heures.
A la mi-séance, l'euro cote 1,3709 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
EBITDA : L'EBITDA (Earnings Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization) est un concept anglo-saxon, proche conceptuellement de l'EBE français : Excédent Brut d'Exploitation. Il désigne le solde entre les produits et les charges d'exploitation, mais ne prend pas en compte les amortissements et les provisions.
Fair value (juste valeur) : La juste valeurd'un actif est le montant pour lequel cet actif pourrait être échangé entre des parties bien informées, consentantes et agissant dans des conditions de concurrence normale. Il s'agit donc d'une valeur qui puisse servir de base à une transaction.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.