
Le président de l'Autorité française des marchés financiers (AMF), Jean-Pierre Jouyet, a estimé vendredi que le taux de croissance dans la zone euro pourrait être inférieur aux prévisions actuelles, qui ont été revues à la baisse en Allemagne et en France.
"Incontestablement", le fait de reconnaître qu'il y a "un ralentissement du taux de croissance en France, un ralentissement du taux de croissance dans la zone euro" est de nature à rassurer les marchés, a déclaré M. Jouyet sur Canal +, au sujet de l'envolée des marchés financiers jeudi dans le sillage de l'accord européen conclu à l'arraché la nuit précédente.
Le président de la République Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi soir une révision attendue de la prévision de la croissance française pour 2012, ramenée de 1,75% à 1%, comme en Allemagne.
Mais "on verra dans dix jours que même les hypothèses d'aujourd'hui apparaîtront favorables", a indiqué M. Jouyet.
Interrogé sur le fait de savoir si la croissance pourrait être inférieure à 1%, il a répondu: "Ca veut dire que ça peut (être moins). Il faut faire attention. Ca veut dire que ça peut être moins dans la zone euro".
Début octobre, les instituts de conjoncture français, allemand et italien ont estimé que l'activité économique de la zone euro devrait être atone jusqu'au premier trimestre 2012 inclus.
Le plan européen pour tenter de sortir de la crise de la dette a dopé jeudi les Bourses mondiales, portées par l'envol des valeurs bancaires: à la clôture, Paris progressait de 6,28%, Francfort 5,35%, Londres 2,89%, Milan 5,49% et Madrid 4,96%. Aux Etats-Unis, le Dow Jones a pris 2,86% et le Nasdaq 3,32%.
"Cela traduit un soulagement important des marchés. (...) (Il fallait) que nous réussissions à franchir cette étape importante tout en ayant conscience, et les marchés l'ont, que ce n'est qu'une étape", a précisé M. Jouyet.
Désormais, "les marchés vont regarder de manière extrêmement claire quelle va être l'application au sein de la zone euro, et pays par pays, des décisions et des engagements qui ont été pris".